Kampong Cham et l’île de Koh Pene

Kampong Cham et l’île de Koh Pene

En début d’après-midi, nous arrivons à Kampong Cham. Notre mini van nous dépose dans le centre. Nous prenons un tuktuk afin qu’il nous amène à l’entrée de l’île de Koh Pene, juste en face de la ville, pour nous rendre ensuite à la Mekong Bamboo Hut guesthouse. L’île est reliée au continent via un grand pont fabriqué en bambou. Pour la petite histoire, ce pont est reconstruit chaque année après la saison des pluies ; ce ne doit pas être une mince affaire ! Après ce pont, nous marchons encore deux bons kilomètres. Il fait une chaleur à crever, encore plus avec les sacs à dos ! Après une grosse suée, nous atteignons ce petit paradis. Nous sommes super bien accueillies par les propriétaires des lieux, Max et Hélène. Ils sont français et viennent tout juste de racheter la guesthouse. Il est possible de dormir sur des matelas, mais le plus fun est de profiter des hamacs ! Nous prenons possession de notre espace et achetons directement une grande bouteille d’eau, vidée en quelques minutes. Une heure de repos et un repas plus tard, nous décidons d’aller faire un tour à pied.

Tous les enfants nous lancent de sympathiques « hello », auxquels nous répondons avec autant d’enthousiasme. Nous nous perdons un peu dans les rizières, rebroussons chemin et atteignons un autre village. Nous entrons dans la pagode en rénovation. En effet, les moines lui refont une beauté. Les plus jeunes repeignent les murs et sculptures en rose avec entrain. En ressortant, nous voyons arriver plusieurs petites carrioles tirées par de grands poneys (les premiers que nous voyons en Asie) ! Elles sont chargées d’énormes sacs de grains de maïs, d’au moins cinquante kilos chacun. C’est alors que les locaux nous regardent et nous proposent de les aider à décharger, en rigolant d’avance ! Nous nous prêtons au jeu, mais ils voient très vite que nous galérons trop et nous remercient. Après cet effort intense et plusieurs échanges de sourires, nous décidons de rentrer à la guesthouse. Nous y recroisons la famille de français qui nous avait conseillé de venir ici. C’est donc autour d’un bon pastis pour Marion, et d’un mojito pour Charlène, que nous passons une super soirée.

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Le lendemain, nous décidons de louer des vélos pour faire le tour de l’île. Celle-ci est bien plus grande que nous l’imaginions. Max nous explique que nous pouvons emprunter différents ponts en bambou pour passer sur les deux autres îles. C’est donc bien motivées que nous enfourchons notre deux-roues (non motorisé pour une fois). Nous pédalons en direction du premier pont en bambou, qui se trouve à huit kilomètres. Malheureusement, nous ne le trouverons jamais! Nous retrouvons bel et bien le Mékong, mais nous ne savons pas de quel côté nous sommes. Des falaises surplombent le grand fleuve, dans lesquelles plein de petits oiseaux bleus et verts ont fait leur nid. Ils s’amusent à se laisser porter par les courants.

Tout autour de nous, des champs de tabac s’étalent à perte de vue. Nous nous perdons un peu et pédalons beaucoup ! Finalement, nous atterrissons à l’extrémité nord de l’île, où vit la communauté musulmane. Nous nous arrêtons devant une grande mosquée, où plusieurs enfants viennent à notre rencontre. Certains nous demandent notre nom, et d’autres un dollar. Deux petites filles voilées s’entraînent à l’anglais et répètent tout ce que nous leur disons consciencieusement. Elles sont vraiment adorables !

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Charlène profite de la pause pour acheter un jus de canne à sucre et nous partons à la recherche d’un endroit où manger. Nous ne trouvons absolument rien et commençons à ne plus nous sentir bien. Heureusement, nous croisons une petite échoppe où sont vendus des beignets de riz à la noix de coco. Ce n’est pas grand chose, mais cela nous procure assez d’énergie pour rejoindre la guesthouse. Cette balade en vélo était vraiment super sympa. Nous avons traversé de jolies forêts et des cambodgiens tout sourire. Au retour, il semble que ce soit l’heure de l’apéro, le pastis-pétanque a débuté ! Nous nous posons sur la terrasse et observons le coucher de soleil tout en gardant un œil sur la partie de pétanque en cours.

Le jour suivant, nous laissons tomber les vélos et louons une motobike. Nous nous rendons dans le centre de Kampong Cham et arpentons le marché local. Nous voulons absolument trouver des araignées caramélisées pour l’apéro de ce soir. Malheureusement, aucune araignée grillée en vue ! Du coup, Charlène jette son dévolu sur les petits coquillages que les locaux pêchent dans le Mékong. Ce n’est pas mauvais, mais vraiment pas pratique à manger ; il faut ouvrir la coque avec les dents en un endroit bien précis. Quant à Marion, elle achète ses traditionnels ramboutans.

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Nous reprenons la route pour visiter le Wat Nokor, situé à la sortie de la ville. Le début de la construction date du Xème siècle (donc bien plus vieux que tous ceux visités jusqu’à présent). Le site est vraiment très grand. L’ancien temple est entouré par des enceintes assez impressionnantes. Le passage du temps se fait sentir ; de vulgaires planches en bois retiennent, on ne sait comment, les murs qui menacent de s’écrouler. À l’intérieur de ce temple pré-angkorien, un autre temple bien plus récent et aux couleurs très vives a été édifié. Le contraste avec les vieilles pierres est saisissant, c’est assez étrange. Une vieille femme moine, habillée de blanc, vient nous attacher un bracelet de coton en récitant des prières, tradition que nous avons aussi vue au Laos. Nous lui donnons un petit billet en échange.

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Nous finissons la visite aux alentours des 13h. Il fait une chaleur étouffante. Comme d’habitude, nous trouvons refuge dans une petite gargote non loin. Une noodle soup après, nous partons visiter le village de Cheung Kok, soutenu par l’ONG française « AMICA ». Ce village a été entièrement détruit lors de la période des Khmers rouges, et cette association l’aide à se reconstruire. Un magasin fair trade a été construit ; les divers produits artisanaux qui y sont vendus sont fabriqués par les habitants du village. C’est une alternative à la vente sur le marché, où les produits chinois sont bien trop compétitifs pour pouvoir faire face.

Arrivées là-bas, un cours d’anglais est donné sous un porche faisant office d’école. Nous y assistons, amusées. Les élèves, d’âges divers, sont vraiment concentrés et appliqués. Une fois le cours fini, la professeur nous propose de nous faire faire visiter le village et d’aller à la rencontre des personnes qui alimentent le magasin de leur artisanat. Nous sommes impressionnées par la dextérité de la tisseuse qui manie, avec ses mains et ses pieds, sa machine à tisser. La guide tente de nous expliquer le fonctionnement, mais tout cela reste bien obscure pour nous ! En tout cas, ce métier demande beaucoup de patience : dans un premier temps, il faut déjà installer tous les fils les uns dans les autres, en un croisement complexe interminable. Si le fil est en soie, il est encore plus fragile, il faut donc être très vigilant sinon la réparation est encore plus délicate !

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Nous rencontrons également des femmes qui fabriquent de jolis bijoux à base de graines de plusieurs couleurs. Toujours accompagnées de la prof d’anglais (qui, au passage, ne touche que quarante dollars par mois, quand le salaire moyen cambodgien en campagne est d’environ soixante), nous observons également les grains de riz sécher au soleil. Elle nous explique aussi la construction de certaines cabanes à base de feuilles de palmier. Bref, elle est vraiment sympathique, nous avons beaucoup apprécié ce petit tour !

La visite finie, nous remercions chaleureusement notre guide et partons visiter les temples de la colline des hommes (Phnom Kros) et de la colline des femmes (Phnom Srei), situés juste en face du village. Nous débutons par la colline des hommes, qui semble plus accessible. Niché en haut de celle-ci, trône un joli temple blanc. Nous en faisons le tour et au moment de repartir, nous apercevons pleins de singes. Nous nous approchons et ne pouvons résister au plaisir de les prendre en photo. Ils sont vraiment très nombreux, et certaines femelles portent un bébé sous leur ventre. Bon, ils semblent quand même avoir des petites manies de voleur, il ne faut pas laisser ses bananes traîner : une femme leur en a donné et elle s’est tout fait prendre d’un coup !

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Nous prenons ensuite la direction de la colline des femmes. Pour cela, nous traversons un grand espace où il y a plusieurs temples, ainsi que des statues assez imposantes. Arrivées au pied de la colline, il nous faut monter les 210 marches (Marion a compté). Une fois en haut, nous sommes un peu déçues. La vue n’est pas aussi belle que le disait le Lonely Planet et le temple n’a vraiment rien d’exceptionnel. Nous ne nous y attardons pas et redescendons quelques minutes après notre ascension. Il est quasi 16h30 et il est trop tard pour aller visiter la plantation d’hévéas et la fabrication de caoutchouc. Nous rentrons à la guesthouse, prenons une douche bien fraîche et discutons tranquillement avec les autres. Nous avions prévu de partir le lendemain mais décidons finalement de repousser d’une nuit, pour mettre à jour vidéos, photos et articles.

Dernier jour dans la Mekong Bamboo hut et notre hamac. Nous ne faisons pas grand chose de la journée, à part travailler sur le blog. Malheureusement, la connexion internet est trop capricieuse pour poster quoi que ce soit. Alors que le soleil se couche doucement, nous décidons de descendre jusqu’au Mékong pour mieux l’observer. Charlène va à la rencontre d’un couple de pêcheurs et tente de parler avec eux. Ils ramassent de petits poissons à l’aide de filets posés sur le sol, qu’ils ramènent doucement. Ils les vendent ensuite sur le marché sous forme de brochettes.

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Au retour, nous décidons de nous faire plaisir en prenant un « french caprice ». Max et Hélène proposent une petite touche française dans leur coin restaurant : de la baguette, un verre de vin rouge et du fromage. Marion en rêvait depuis pas mal de temps, et là… Elle est aux anges !

Demain, nous quittons la tranquille Kampong Cham pour la grouillante capitale cambodgienne : Phnom Penh !

Pour voir toutes les photos, il suffit de cliquer !

One Response to Kampong Cham et l’île de Koh Pene

  1. Jo says:

    J’avoue que le « french caprice » devait vraiment donner envie depuis le temps 😉 quant à l’artisanal ca devait être sympa 🙂
    des bisous et bonne suite de voyage!

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