Luang Prabang: nos premiers pas au Laos

Comme prévu, nous rejoignons Luang Prabang par les voies fluviales, pendant plus de 48h de slow-boat… À la fin, nous trouvons le temps un peu long mais force est de constater que le Mékong est un fleuve magnifique. La vie aux abords de ce dernier est impressionnante ! Nous accostons à 15h30, à une dizaine de kilomètres du centre de la ville. Nous sommes donc obligées de prendre un tuk-tuk assez cher (20.000 kips), ils sont malins ces laotiens! Le-dit tuk-tuk nous débarque en face de l’Office du tourisme et c’est le début de la galère. En effet, nous arrivons dans la capitale culturelle au moment du nouvel an chinois. Du coup, la majorité des guesthouses dans nos prix sont pleines… Nous tournons pendant près d’1h30 avant de pouvoir poser nos sacs. C’est donc un brin énervées que nous quittons notre chambre et ressortons faire un tour de la vieille ville.

Luang Prabang est une ville très touristique, et c’est peu dire! Nous croisons plus d’occidentaux et de chinois que de locaux. Les prix que nous voyons affichés nous font un peu peur mais nous sommes bien décidées à manger un bout pour un prix raisonnable. Nous traversons le marché artisanal; pour le coup l’ambiance est très chouette, les laotiens ne sont pas du tout à courir après le touriste, ce qui change de la Thaïlande ! Arrivées au bout de la rue, sur notre droite, nous apercevons les fameux buffets de nourriture à 15.000 kips. En bref, pour ce prix là, vous avez le droit de blinder votre assiette avec tout ce que vous voulez. Alors le concept est chouette, le prix est dérisoire mais c’est franchement pas terrible! Nous croisons par hasard une française que nous avons rencontré à Chiang Rai. Nous décidons d’aller boire un verre au bar « Utopia », un peu trop cher au goût de nos portefeuilles. La particularité du Laos est que tout ferme à 23h30, couvre-feu oblige! Du coup, calme assuré pour dormir! Nous rejoignons notre guesthouse à 22h30 et nous endormons instantanément.

Première journée à Luang Prabang. Nous décidons évidemment d’aller arpenter cette ville inscrite au patrimoine de l’Unesco (rien que ça!), depuis 1995. Avant tout, nous allons nous délecter d’un ice-coffee au marché. De là, nous partons visiter le musée ethnologique et artistique. Ce petit musée comporte trois pièces qui expliquent les différentes particularités des ethnies laotiennes, dont plus de 80 sont dénombrées. Elles ont chacune leur propre dialecte, leur propre costume traditionnel, leur artisanat, etc. Nous avons aussi la chance de pouvoir parcourir une exposition temporaire mettant en lumière le rôle de la femme dans le pays. Ensuite, nous allons manger le fameux sandwich laotien. Et oui, l’influence française est encore bien visible ici puisque la baguette de pain s’est faite une place de choix.

C’est sous une chaleur écrasante que nous partons visiter le Wat Ho Pha Bang, dans les jardins de l’ancien palais royal. Nous poursuivons notre balade en longeant les bords du Mékong bordés par de grandes bâtisses en bois, puis nous prenons de jolies petites ruelles jusqu’à arriver au monastère Wat Xieng Khong. Cet ensemble est un vrai petit bijou à l’atmosphère très paisible. Stupas, petites chapelles, temples ; nous avons beaucoup aimé cet endroit niché à l’extrémité nord de la péninsule. La visite finie, nous prenons la direction de notre guesthouse et nous arrêtons au pont en bambou pour regarder les enfants se baigner dans la rivière. Petite anecdote : chaque année à la saison sèche, ce pont est reconstruit (ce qui justifie en partie les 5000 kips pour le franchir). Après un petit détour par notre chambre, nous ressortons manger : de nouveau direction le marché ! En effet, bien que le buffet n’est pas extraordinaire, nous avons repéré la veille de beaux poissons grillés. Bourré de quelques brins de citronnelle, ce dernier tient toutes ses promesses!

Le lendemain matin, nous allons aux cascades de Kuang Si en tuk-tuk (il est tout à fait possible de louer une motobike pour s’y rendre mais cela coûte plus cher). Une fois arrivées, nous achetons une brochette et un sandwich et allons payer le droit d’entrée au parc. En bonus, sur le chemin pour aller aux cascades, on peut jeter un coup d’œil à l’intérieur du refuge pour ours noirs à collerette. Ils ont été récupérés à la suite de braconnage et maltraitance. Plein de petits panneaux expliquent en effet que la bile de l’ours est très recherchée dans la médecine traditionnelle. Pour récolter la bile, l’ours est enfermé dans une toute petite cage, de manière à ce qu’on puisse le faire vomir à l’aide d’un bâton enfoncé dans la gueule… jusqu’à ce que mort s’ensuive. Du coup, l’association tente aujourd’hui de sensibiliser les tribus à l’existence de solutions alternatives et moins nocives pour nos amis les ours!

Nous longeons ensuite un petit sentier avant d’apercevoir les premières cascades. L’eau se pare d’une couleur turquoise, c’en est étonnant! Nous poussons la marche jusqu’en haut de la cascade (un sentier très abrupt d’une bonne vingtaine de minutes). Marion en profite pour discuter avec un jeune moine parlant très bien anglais. Nous redescendons et cédons à la tentation: nous baigner. Cela dit, l’eau est vraiment fraîche donc nous ne nous y attardons pas trop. Nous n’avons malheureusement pas le temps d’aller visiter le parc aux papillons situé un peu en amont du site.

De retour en ville, nous cherchons une agence afin de réserver pour le lendemain matin une sortie baignade avec des éléphants. Nous ne sommes pas trop sures de l’éthique, mais au moins, nous refusons la balade sur leur dos!

Troisième et dernier jour sur Luang Prabang. Nous nous levons tôt pour nous rendre à l’agence. Très honnêtement, nous ne regrettons pas! Se baigner avec ces énormes bêtes est un moment magique. Nous montons sur leur dos, nous les frottons et les gros pachydermes semblent adorer ça! Nous sommes impressionnées par leur délicatesse (les chevaux pourraient en prendre de la graine, se dit Marion)! Par ailleurs, ils semblent bien traités : ils font trois petites balades par jour, suivies de trois baignades, puis ils retournent se reposer dans la jungle à 15h. De retour en ville, nous allons acheter notre ticket de bus pour Vang Vieng. Nous sommes étonnées par le prix des transports, bien plus chers qu’en Thaïlande!

Nous rencontrons en fin d’après-midi un couple de français. Nous buvons quelques verres ensemble et allons manger dans un petit restaurant laotien tenu par un papy adorable, parlant très bien le français. Ils partent également le lendemain pour Vang Vieng, nous nous retrouverons donc peut-être là-bas !

Pour résumer, nous avons bien aimé Luang Prabang. C’est une très jolie ville qui arrive à préserver une atmosphère très tranquille malgré la horde de touristes dans ses rues. Ce qui nous a surtout plu, c’est toujours cette vie auprès des fleuves : entre la pêche (aux poissons, aux algues, aux coquillages), les transports, les baignades des enfants, la lessive, la douche, même… Tout se passe autour de ces cours d’eau, à notre avis un brin pollués, mais tellement essentiels.

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