Vang Vieng: grottes, montagnes, villages et escalade

Nous quittons Luang Prabang pour Vang Vieng. Il parait que la route entre ces deux villes est remarquable. Elle n’est pas en excellent état, mais les paysages y sont apparemment magnifiques. Nous nous installons donc (pas) confortablement dans notre mini van et c’est parti pour six heures de route. Nous traversons plusieurs jolies vallées puis nous arrivons en haut d’un plateau d’où nous surplombons les montagnes environnantes, semblables à des pains de sucre. Impossible cependant de prendre de jolies photos puisque notre chauffeur se prend pour Mickaël Schumacher (avant l’accident de ski bien entendu). Lors de ce trajet, nous faisons la connaissance d’Anna, qui bourlingue en Asie depuis quelques semaines.

Arrivées au terminal de bus, nous décidons de prendre un tuk-tuk ensemble pour nous rendre dans le centre. Et heureusement qu’Anna est là puisque nous n’avons plus un sou sur nous! Le tuk-tuk nous lâche devant une guesthouse où un jeune homme nous accoste pour nous proposer des chambres. Il est 17h, nous savons que la majorité des logements sont pleins donc nous ne cherchons pas plus loin et nous acceptons son offre. La chambre n’est pas top, c’est un peu sale mais il y a une chouette terrasse. Nous ressortons une petite heure après, pour faire un tour de la ville et manger.

Nous avions lu par-ci par-là que Vang Vieng était LA ville où les jeunes occidentaux et asiatiques venaient se droguer et se saouler, pour s’échouer ensuite sur les banquettes de bars en regardant des épisodes de Friends. Heureusement, cette description est aussi complétée par les somptueuses grottes se cachant dans les nombreuses montagnes karstiques du coin. En tout cas, ce que nous avons pu voir dès le premier soir, c’est que cette histoire de Friends dans les bars n’est pas une légende, et qu’il n’est pas difficile de se saouler et de se droguer. Pourtant, il parait que depuis 3 ans, le ménage a été fait et que Vang Vieng est plus tranquille (nous n’imaginons pas ce que c’était avant….pauvres laotiens)! Bref, nous mangeons pour pas trop cher et allons nous coucher.

Après une nuit vraiment pas top, bercées par la musique techno du bar voisin, nous décidons de changer de guesthouse. En prenant notre café, nous tombons sur le couple de français que nous avions rencontré à Luang Prabang. Ils ont également dormi au même endroit que nous et se sont levés tôt pour trouver une solution de repli, de l’autre côté du pont, à l’écart de la ville. Ils nous décrivent une guesthouse bien plus propre, et beaucoup plus calme, avec un grand jardin et des vaches en prime ! Ni une ni deux, nous les suivons et nous nous installons dans un joli bungalow, au milieu de la nature avec une vue superbe sur les montagnes. Pour le même prix (70.000 kips), il n’y a vraiment pas photo! Nous nous disons alors que le hasard fait certaines fois bien les choses! Anna, qui a prolongé pour une nuit de plus, projette de nous rejoindre le lendemain.

L’après-midi, rebelote, nous retournons louer un scooter (à un prix exorbitant) afin de visiter les alentours. Nous nous rendons tous ensemble à la grotte « Tham Phu Kham », également appelée « Blue Lagoon », car une rivière bleue turquoise passe en contre-bas. Arrivés, nous sommes tous un peu déçus. Le lagon est certes très joli et la couleur est impressionnante, mais il est très aménagé et fréquenté ! Il est possible d’y manger et de consommer une bière fraîche, il y a aussi un terrain de volley et un arbre d’où plongent des dizaines et dizaines de personnes. Du coup, la grotte est complètement désertée. Et c’est dommage car elle est impressionnante : elle est immense et très profonde! Nous nous y enfonçons à moitié rassurées, à l’aide de notre lampe frontale. Seules quelques flèches indiquent à peu près la direction à suivre. Et de temps à autre, un panneau « danger » avertit l’emplacement d’un trou. En nous penchant, nous pouvons facilement voir vingt mètres plus bas sans apercevoir le sol. Au bout d’une petite demi-heure, nous rebroussons chemin et sommes assez contents de revoir la lumière naturelle. La chaleur écrasante nous pousse à aller faire trempette dans le fameux Blue Lagoon, mais l’eau étant encore une fois bien fraîche, nous ne nous y attardons guère. Nous retournons en direction de notre guesthouse et nous nous arrêtons au passage dans une ferme bio. Des bénévoles occidentaux y sont accueillis; ils dispensent des cours d’anglais aux enfants des villages environnants. Nous en croisons d’ailleurs certains qui s’empressent de nous dire « Hello, how are you? », fiers comme des coqs!

Le lendemain matin, après un café avalé, nous partons en compagnie d’Anna faire une « boucle » en scooter d’une trentaine de kilomètres, à l’ouest de Vang Vieng. L’état des routes (ou plutôt des pistes) est vraiment calamiteux et c’est donc à la vitesse d’un escargot que nous avançons. Nous traversons de magnifiques paysages, les rizières sont encerclées de montagnes et plusieurs petits villages sont parsemés ici et là. Au bout d’une quinzaine de kilomètres, nous quittons la piste principale pour suivre un panneau annonçant deux grottes. Cinq minutes plus tard, nous arrivons à bon port. Un gentil monsieur parlant quelques mots d’anglais nous prête deux lampes frontales et nous allons seules visiter la grotte. Elle est immense, nous avançons autant que nous pouvons, mais ce n’est pas simple, des galeries partent tous les sens ! En plus, les trous ne sont pas toujours indiqués… Heureusement que nous sommes trois, ça nous donne du courage! Nous arrivons au bout, impossible d’aller plus loin, l’un des lacs souterrains est en face. Une fois ressorties, nous nous dirigeons vers l’autre grotte, un peu plus en contrebas. Nous y descendons à l’aide d’une échelle en bois. Et là, nous découvrons un autre lac souterrain, avec quelques bouées à côté. L’eau est extrêmement claire, les faisceaux de nos lampes la transperce et nous pouvons même apercevoir plusieurs poissons-chats ! Le monsieur qui s’occupe des entrées et sorties nous explique quelques minutes après qu’il est possible de parcourir ce lac souterrain à l’aide des bouées et de ressortir par une troisième cavité. Il nous demande, tout sourire, si cela nous tente et nous lui répondons très gentiment que nous allons nous en passer. C’est extrêmement sombre et nous n’avons guère envie d’aller nous baigner dans ces profondeurs !

Nous reprenons la route et traversons plusieurs villages. Partout des enfants nous interpellent en nous lançant des « Sabaidee » (« bonjour » en laotien), le sourire jusqu’aux oreilles. Leur spontanéité est vraiment touchante. Nous nous arrêtons dans une petite gargote pour manger. Et là, installé dans le porte-bagage d’un scooter, nous voyons un minuscule petite singe ! L’une des femmes nous explique qu’ils l’ont trouvé au bord de la route à moitié mort et qu’ils l’ont récupéré pour lui refaire une santé. Autant vous dire que c’est devenu la mascotte des enfants! Nous mangeons des nouilles déshydratées pour un prix bien trop élevé, mais nous ne disons rien. Nous repartons sur notre deux-roues tout en observant le ciel changer de couleur et devenir de plus en plus menaçant. Ça ne loupe pas, nous nous prenons une saucée digne d’une des plus belles draches bruxelloises. La piste se transforme en bourbier et nous ne faisons plus du tout les malines sur notre scooter qui semble déraper à chaque changement de direction. Mais c’est entières et sans chute, que nous arrivons à notre guesthouse!

Le soir-même, après un repas gargantuesque, nous nous rendons dans une agence en centre ville afin de réserver une matinée d’escalade. Il existe en effet au Laos beaucoup d’endroits pour grimper et l’activité commence à se faire connaître. D’ailleurs, nos voisins canadiens font un tour d’Asie des plus beaux sites de grimpe. Le lendemain, après un réveil bien matinal, nous voila parties pour grimper. Le site est vraiment chouette et les voies partent de la 4 à la 8b+. Nous commençons doucement puisque c’est la première fois que nous grimpons en extérieur (mais aussi car nous n’avons pas fait d’escalade depuis un bon moment)! Les voies s’enchaînent sans trop de difficultés. Notre accompagnateur comprend alors qu’il est temps de corser les choses et il nous emmène au pied de la 6a+. Et là, c’est une autre paire de manches. Charlène se surpasse et arrive jusqu’au bout. Quant à Marion, elle démarre bien mais bloque à un passage un peu corsé (il faut dire que même en France elle n’a jamais dépassé ce niveau)! Mais peu importe, nous avons adoré cette matinée! À midi, nous quittons le site et rejoignons le centre ville. L’après-midi se profile et nous n’avons pas grand chose à faire, mis à part acheter nos billets de bus pour Vientiane. Une fois cela fait, nous partons nous réfugier à l’ombre! Demain direction la capitale laotienne!

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