Trek dans le parc provincial de l’Aconcagua

Trek dans le parc provincial de l’Aconcagua

Nous quittons Mendoza pour nous rapprocher du parc provincial de l’Aconcagua. Upsallata est un petit village où trekkeurs et alpinistes s’arrêtent avant d’entamer les choses sérieuses. Il y fait toujours chaud, nous sommes pourtant à 2 000 m d’altitude.

Nous filons directement planter nos tentes au camping municipal. C’est très grand, avec beaucoup d’arbres (génial : Charlène peut poser son hamac!), et il n’y a quasiment personne ! Une fois le campement terminé, nous partons faire le tour du village. Nous avons bien fait de nous approvisionner en nouilles chinoises pour le trek parce qu’il n’y a pas grand chose ! Cela dit, c’est un village malgré tout agréable. Nous passons la soirée tranquillement au camping, après avoir mangé dans un petit restau.

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Le lendemain, la chaleur ne nous arrête pas (…encore). Nous sommes motivés et allons louer des vélos pour aller au mirador offrant un point de vue sur la vallée. Le paysage est toujours très désertique et la piste n’est pas très commode car elle est pleine de sable. Le soleil tape fort… Nous parvenons malgré tout au mirador. Nous nous rendons compte qu’Upsallata est comme une petite oasis, avec toute cette verdure dans ce désert. Nous reprenons les vélos pour pousser jusqu’aux montagnes aux 7 couleurs. Ça grimpe dur… Il est 15h et nous n’en pouvons plus. Nous nous arrêtons avant d’être réellement arrivés. C’est vraiment joli mais ce n’est plus possible. Après avoir fait un petit tour à pied et avoir découvert des cadavres de chevaux en décomposition (odeur très agréable sous ce cagnard), nous faisons demi-tour pour nous réfugier à l’ombre des arbres du camping.

Un réveil plus tard, nous levons le camp pour prendre le bus nous amenant à l’Aconcagua. Nous décidons de nous arrêter un peu avant pour admirer le « pont de l’Inca ». C’est un pont naturel façonné par des siècles d’écoulement d’eaux minérales. Ses couleurs sont saisissantes. Depuis 2005, il est interdit de le traverser : il y a eu trop de glissades mortelles !

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Une fois ce monument naturel visité, nous laissons nos sacs à dos dans un magasin pour nous rendre à l’entrée du parc de l’Aconcagua. Nous n’avons pas eu le temps de nous procurer le fameux permis de trek à Mendoza et il nous le faut absolument pour que les gardes du parc nous laissent passer. Heureusement, nous nous sommes enregistrés sur le site Internet du parc. À notre arrivée, la charmante demoiselle qui nous reçoit nous apprend qu’elle ne peut rien faire pour nous, que ce n’est pas possible si nous n’avons pas réglé ça à Mendoza ! Nous avons des mines dépitées… Si bien qu’elle nous demande de patienter et s’en va passer un coup de fil. Miracle : exceptionnellement, elle accepte de nous faire le laissez-passer ! Nous repartons au mini village de Puente del Inca planter notre tente pour la nuit. Nous sommes soulagés de pouvoir faire ce trek de 3 jours comme convenu ! Soulignons que l’entrée n’est vraiment pas donnée : plus de 1100 pesos argentins (soit un peu plus de 100€).

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Le lendemain matin, nous plions tout et partons attendre le bus. Nous sommes en avance et tentons de faire du stop, en vain… Nous sommes obligés de patienter ! Une petite heure plus tard, c’est bon, nous y sommes ! Nous allégeons nos sacs en laissant le superflu à l’entrée du parc. D’ici, nous apercevons déjà la face sud de ce sommet impressionnant, tout enneigé. L’Aconcagua est le point culminant de la Cordillère des Andes et de l’Amérique ; il s’élève à 6 962m d’altitude ! La première ascension a été réalisée par un suisse en 1897, par la face nord. Après avoir passé le premier checkpoint, nous commençons à prendre notre rythme. Les montagnes qui nous entourent sont toutes immenses. Un peu plus de trois heures de marche nous séparent du premier camp de base, nommé Confluencia. Le terrain n’est pas trop difficile, et le paysage nous motive bien ! De plus, nous avons de la chance, il fait incroyablement beau, il n’y a pas un seul nuage ! Néanmoins, le vent est déjà persistant… Au moins, nous avons un peu moins chaud en avalant ces quelques kilomètres. Les bâtons de rando Leki sont de nouveau loin d’être inutiles.

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Nous arrivons à Confluencia sans trop de peine (bon, c’est vrai, notre cœur bat un peu fort !). Nous sommes à 3 400m d’altitude. L’Aconcagua se cache derrière d’autres montagnes. Nous nous attelons à monter nos tentes, mais l’affaire n’est pas simple : le vent souffle de plus en plus fort ! Nous ne regrettons pas d’avoir pris des sardines Hilleberg, elles sont non seulement plus stables, mais elles s’enfoncent aussi beaucoup mieux ! La terre est très meuble et pleine de cailloux… Ensuite, nous faisons un petit tour du campement et des environs. À 18h, nous nous rendons à la visite médicale obligatoire. Une infirmière vérifie que nous n’avons pas de symptômes du mal de l’altitude, et prend au passage notre tension. En réalité, cette visite ne nous est pas vraiment nécessaire ; elle l’est surtout pour ceux qui partent en expédition au sommet ! Et ils sont assez nombreux ici. C’est vraiment tentant, même si c’est aussi assez flippant (6 962, ça n’est pas rien!). Cependant, il faut savoir qu’un tel projet demande un budget conséquent : une expédition coûte environ 4 300€, sans compter l’investissement dans le matériel. Sans parler de l’entraînement qu’il faut faire pour mettre toutes les chances de son côté. Bref, ça sera pour un prochain voyage, peut-être !

Nous mangeons notre repas calfeutrés dans l’abside de notre tente. Le vent ne se calme absolument pas, Jo a d’ailleurs peur que sa tente ne tienne pas le coup dans la nuit. C’est vrai que les rafales sont impressionnantes, ça souffle à plus de 100km/h ! Nous dormons tant bien que mal.

Au réveil, nous nous attelons à plier les tentes pour nous rendre au second campement : la Plaza Francia. Le vent est toujours là et nous peinons à tout ranger comme il faut… d’autant plus que les rafales ramènent de la poussière absolument partout ! Vers 10h, nous sommes fin prêts et entamons notre marche… Jusqu’à ce que l’infirmière nous court après en criant. Nous faisons demi-tour et elle nous apprend (seulement maintenant!) qu’il nous est impossible de camper à Plaza Francia ! Nous sommes navrés… Le bouquin que nous nous sommes procurés nous informait du contraire, et aucun garde du parc ne nous a avertis. Nous sommes contraints de replanter les tentes avant de partir… Nous perdons du coup beaucoup de temps, déjà que nous n’étions pas en avance. Une demi-heure plus tard, il est déjà trop tard pour tenter d’aller à Plaza Francia. Tant pis, nous allons jusqu’au mirador, une équipe nous a appris la veille que nous ne voyions rien de plus après. L’avantage, dans cette histoire, c’est que nous n’avons plus nos gros sacs à dos !

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La marche est un peu plus intense, le terrain est moins facile et le vent est bien évidemment toujours là. Nous contournons les montagnes qui sont sur notre passage. L’Aconcagua n’est pas si rapide à approcher, coincé tel qu’il est au sein de la Cordillère. Dans cette zone, il y a plus d’une vingtaine de sommets à plus de 6 000m d’altitude, ça donne une idée. En ce qui concerne ce qui nous entoure… Difficile de le dire en mots ! C’est splendide, on se sent tout petits… Peu à peu, la face sud de l’Aconcagua se dévoile. Le glacier s’étale sur notre gauche, recouvert à moitié de terre. Nous devinons les failles sans fin présentes dans cette étendue de glace, c’est vertigineux. Ça l’est encore plus de réaliser que nous sommes désormais à 4 000m et que la cime est 3kms plus haut ! Nous avançons autant que possible, mais le vent est encore plus violent ici. Nous avons remis (péniblement) toutes nos couches et nous sommes malgré tout frigorifiés. Nous restons quelques minutes à observer cette montagne et puis nous faisons vite demi-tour. C’est limite si on ne s’envolerait pas !

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Petit à petit, nous retrouvons des températures normales et nous pouvons enlever quelques couches. Nous prenons notre temps, attention aux genoux à la descente ! Ensuite, nous nous refaisons à manger (nouilles chinoises en force : c’est léger à transporter et ça ne demande aucune préparation). Le vent tombe peu à peu, mais curieusement il fait encore plus froid. Il a bien fait -7 cette nuit-là. Pourtant, seul Jo a eu froid ! Les sacs à viande en soie font leur preuve, tout comme les sous-vêtements techniques. Merci Avventura !

Le lendemain, nous repartons de bonne heure afin d’avoir le bus pour retourner (déjà!) à Mendoza. Snif ! Heureusement, il nous reste encore pas mal de treks à faire le long de la Cordillère !

Pour mieux se rendre compte, voici les photos!

One Response to Trek dans le parc provincial de l’Aconcagua

  1. Gérard says:

    Pas vu de photo du pont de l’Inca. C’est normal?
    Ici, le vent est de 70 kmh et il y a zéro degré à la baraque Fraiture.

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