San Martin de los Andes et trek à vélo sur la route des 7 lacs

San Martin de los Andes et trek à vélo sur la route des 7 lacs

Nous montons dans notre bus en direction de Neuquén. 12h et une nuit plus tard, nous arrivons au terminal à 7h du matin. En descendant du bus, nous cherchons l’Office du tourisme afin d’avoir des renseignements sur les hébergements les moins chers. En effet, Neuquén est une ville assez chère et les prix que nous avons pu voir sur Internet nous font un peu peur. Malheureusement, même son de cloche à l’Office du tourisme; et la dame ajoute qu’il n’y a pas grand chose à faire ici (nous la remercions de son honnêteté tout en pensant qu’elle ne fait pas hyper bien son job, qui est de vanter un peu la ville)! Du coup, nous ne savons plus quoi faire… À 7h45, la fatigue aidant, nous décidons de changer totalement nos plans et allons acheter un billet pour repartir dans la foulée à San Martin de los Andes. À 8h, nous sommes à nouveau dans un bus. Au programme, 6h de trajet… tout le monde va pouvoir finir sa nuit tranquillement!

Alors que Charlène et Jo dorment durant TOUT le trajet, Marion ne ferme pas vraiment l’œil. Il faut dire que les paysages sont (encore une fois) superbes. Arrivés à San Martin de Los Andes, nous sommes heureux de retrouver des températures un peu moins élevées! Nous nous mettons vite à la recherche de l’auberge repérée sur le Lonely Planet. Le dortoir de six lits y est annoncé à 80 pesos, mais la réceptionniste nous en demande 135. Elle nous précise très gentiment que les 80 pesos était le prix en 2012 (merci la toute nouvelle édition du Lonely)! Nous demandons alors s’il n’y a pas un camping municipal, mais celui-ci est fermé jusqu’au 22 décembre. Quant aux autres campings, ils sont chers et loin du centre. Nous nous résolvons à payer la chambre (nous recommandons d’ailleurs cet hostel, on s’y sent vraiment comme chez soi et la salle de bain est parfaite). Après avoir déposé nos sacs à dos, nous partons faire un petit tour de la ville et finissons par regarder le coucher de soleil sur le lac.

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Le lendemain, après le petit déjeuner, nous partons avec le pique-nique pour une petite balade. L’objectif est d’atteindre un camping à 4km de la ville, afin de voir s’il est moins cher que notre auberge. Dès le début, nous peinons à trouver le sentier de la balade… Nous croisons un Papi, il fait un bout de chemin avec nous (ou plutôt avec Marion), jusqu’à ce que nous nous perdions complètement. À ce moment-là, nous lâchons notre papi baroudeur et rebroussons chemin. Comme nous sommes plein de ressources, nous changeons nos plans: nous laissons tomber le camping et prenons la direction du mirador et de la Islita situés à 7kms d’où nous nous trouvons.

Et nous ne regrettons pas notre choix. D’autant plus que le camping cherché à la base est de l’autre côté du lac! Néanmoins, la balade est superbe. Nous traversons d’immenses forêts où les chevaux vivent en quasi liberté, tout comme les moutons, chèvres, poules, etc.! Après avoir descendu un chemin assez abrupt, nous arrivons sur une petite plage jouissant d’un magnifique panorama. Juste en face de nous, une petite île émerge de l’eau. Nous pourrions aisément y aller à la nage, mais l’eau nous semble bien fraîche (sauf pour Charlène la bretonne)! Nous mangeons ici et regrettons de ne pas avoir amené nos tentes avec nous!

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2hrs plus tard, nous reprenons le chemin en sens inverse et quittons notre petit coin de paradis. De retour dans le centre ville, nous nous renseignons pour louer des vélos pour quelques jours afin de parcourir la route des sept lacs, reliant San Martin à Villa Angostura. La seule agence proposant le transfert des vélos d’une ville à l’autre est « sport adventures ». Certes, le prix n’est pas donné, mais les vélos sont de très bonne qualité et nous avons les charrettes qui vont avec. Encore une fois, nous arrivons à faire baisser le prix annoncé par l’agence (payer en cash est avantageux en Argentine, ils ont très peu de liquidités). Pas peu fiers, nous retournons à notre hostel. Demain, nous allons commencer notre petit périple: 120kms à vélo en 4 jours sur l’une des plus belles routes de Patagonie! Comme nous sommes des personnes relativement prudentes et des cyclistes du dimanche (quoi que Marion n’est pas cycliste du tout), nous avons pensé à demander si ce circuit était « facile ». Du loueur de vélo à la vieille de l’Office du tourisme, tous nous ont dit que oui. C’est donc l’esprit léger que nous nous endormons dans nos lits…

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Le lendemain à 11h, nous allons récupérer nos vélos, et roulez jeunesse comme on dit! Sauf que… Sauf que nous avons nos vélos et une charrette de 10kgs à tracter; sauf qu’il fait très chaud; sauf qu’on avait omis de nous spécifier que ce magnifique circuit débutait par une montée de 16kms! Ça m’étonnerait bien que la vieille de l’Office du tourisme ait fait un jour cette route en vélo… Mais peu importe, on s’accroche, on donne toute ce qu’on a, Jonathan se demande au passage pourquoi il nous a suivi dans cette galère… Toutefois, les paysages que nous traversons sont superbes et cela nous aide à pédaler! Arrivés au col, c’est la pause déjeuner. Cette dernière est salvatrice pour nous trois. Nous remontons sur nos VTT, et amorçons la descente… bien trop courte à notre goût! À 17h, nous arrivons à destination : le lac Hermoso. Nous trouvons assez vite un coin où planter noter tente, à l’abri des regards indiscrets, du garde parc et du vent! Après quelques étirements et un repas vite avalé, nous nous glissons dans nos sacs de couchage pour un repos bien mérité, avec 35 kms au compteur !

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Le lendemain matin, nous traînons un peu… et nous donnons nos premiers coups de pédales à presque midi! Mais la route est bien plus facile que la veille puisque ce n’est quasiment que du plat et de la descente! Nous virevoltons dans les virages telles des fusées, tant et si bien qu’une heure trente plus tard, nous sommes arrivés là où nous voulions dormir: le lac Falkner. Cet endroit est magnifique puisqu’il est cerné par de grosses montagnes. Nous décidons d’y casser la croûte.

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Comme nous n’avons pas fait grand chose aujourd’hui et qu’il est encore tôt, nous prenons la décision de remonter sur nos vélos pour parcourir la trentaine de kilomètres qui nous séparent du lac Correntoso… Un pari un peu osé dont nous n’avions pas trop mesuré l’effort! En effet, une partie de cette route n’est pas asphaltée et elle se transforme en piste durant une bonne quinzaine de kilomètres, le tout en montée. Nous avouons tout avec Charlène, nous avons souvent poussé le vélo durant les côtes! C’est donc au bout du rouleau que nous arrivons au fameux lac! Fatigués, nous allons nous asseoir sur les plages et Charlène va même jusqu’à aller se laver dans cette eau glacée (qu’ils disent)!

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Cet instant farniente terminé, il est temps de trouver un emplacement pour camper. Nous ne sommes pas peu fiers de trouver le saint graal quasi au bord du lac! Nous montons les tentes en quelques minutes, allons filtrer de l’eau, faisons chauffer la soupe, ouvrons une bouteille de vin… Et là ,c’est le drame! Un argentin déboule, bâton à la main, pour nous expliquer qu’il cherche sa vache, que nous avions aperçu quelques minutes plus tôt. Mais ce n’est pas tout… Il ajoute que l’on ne peut pas rester camper sur SON terrain, car si on se fait choper par le garde parc, nous courons de gros ennuis et lui aussi! Comme les argentins sont des gens charmants, il nous permet de camper chez ses parents à quelques minutes d’ici pour 50 pesos. N’ayant pas trop le choix, nous devons démonter nos tentes et tutti quanti alors que la nuit tombe! Nous déménageons 400m plus loin et finissons tranquillement notre repas. Enfin, tranquillement est une façon de parler car nous sommes attaqués par les moustiques. Marion se fait d’ailleurs piquer sur l’œil et se met à gonfler instantanément. Elle se baptisera elle-même quasimodo en cette folle soirée!

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Au matin du troisième jour, nous sommes soulagés de ne pas reprendre le vélo! Eh oui, aujourd’hui c’est la journée sans vélo afin que nos jambes (et nos fesses) se reposent! Nous souhaitons rejoindre le lac Traful dont beaucoup de gens nous ont parlé. C’est donc en stop que nous parcourons les 30 kms nous séparant du petit village Villa Traful. Au fur et à mesure du trajet, nous sommes soulagés de faire cette route en voiture et non en vélo car cette dernière est en fait une piste très pentue! Arrivés à bon port, nous mangeons un sandwich hors de prix et allons nous balader le long du lac. Malheureusement, le temps est assez mitigé et le soleil a du mal à s’imposer à travers tous ces nuages. À 15h, nous repartons, toujours en stop! Après quelques minutes, un vieux pick-up transportant du fuel s’arrête et nous sautons tous les trois à l’arrière. Trois quart d’heure à l’arrière d’un pick-up, qui plus est sur une piste, ça laisse des traces! Néanmoins, Marion est toute heureuse, elle n’arrête pas de répéter qu’on se croirait comme dans « Pékin express » (il en faut peut pour être heureux)!

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Nous récupérons nos vélos et parcourons 8kms afin d’atteindre le lac Espero Chico. Le temps commence à devenir vraiment menaçant, et une dizaine de minutes avant d’arriver au camping, nous prenons une belle averse sur la tête, ponctuée de grêlons! Heureusement, elle ne dure pas et nous atteignons le camping assez vite. À peine le campement installé, Charlène pique un somme alors que Jo et Marion vont se promener autour du lac. Au moment de faire à manger, nous nous apercevons que nos réserves sont déjà bien entamées. Nous filons à la petite boutique du camping et achetons une boîte de pâté de foie assez dégueulasse mais qui a le mérite de remplir nos estomacs! La nuit tombe et le vent se lève, alors nous rejoignons docilement nos tentes!

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Après une bonne nuit de repos, nous entamons notre dernière journée de vélo. C’est avec entrain que nous donnons nos premiers coups de pédales afin de parcourir les 25 kms qui nous séparent de Villa La Angostura. Pourtant, nous déchantons vite car de grosses montées nous attendent! Après avoir pesté et balancé toutes les insultes que nous connaissons, nous arrivons au col et c’est une belle descente qui nous accueille! La route longe plusieurs lagunes. Trois heures plus tard, nous arrivons à destination et rendons les vélos à l’agence. Il fait presque froid et décidons d’aller nous réfugier dans un restaurant afin de déguster un VRAI repas avec de VRAIS légumes! Villa La Angostura est une jolie ville mais très chère et très touristique… comme ce n’est pas notre tasse de thé, nous décidons de repartir assez vite, surtout que nous souhaitons rentrer en stop à San Martin de Los Andes.

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Nous nous faisons prendre assez vite mais le gentil monsieur nous laisse 9 kms plus loin, au milieu de nulle part. Étant de nature très optimistes, nous attendons un long moment mais personne ne s’arrête. Nous décidons alors de parcourir à pieds les 4 kms qui nous séparent du croisement pour rejoindre San Martin. À ce moment-là, nous nous rendons compte qu’il nous manque un sac de couchage… Il faut se rendre à l’évidence, Marion l’a oublié dans la voiture du premier auto-stop (on ne change pas une équipe qui gagne)! Un peu dépités par cette action, c’est dans un silence de mort que nous marchons jusqu’au croisement. Et là….nous attendons bien 2h30 à regarder défiler les voitures. Nous commençons franchement à perdre espoir. Mais nous avons apparemment un ange gardien, car un énorme pick-up s’arrête et nous propose de nous emmener directement à San Martin. Cris de joie et remerciements, nous montons bien au chaud dans cette voiture de luxe! En parcourant la route en voiture dans l’autre sens, nous mesurons un peu l’ampleur de notre périple et nous sommes plutôt fiers de ce que nous avons accompli, surtout que la dame au volant déclare un peu plus tard: « J’ai fait cette route en vélo une fois. Plus jamais » !

Pour voir les photos dans leur intégralité, il suffit de cliquer ici!

8 Responses to San Martin de los Andes et trek à vélo sur la route des 7 lacs

  1. Hannah says:

    Vous pouvez être fiers de vos cuissots !

  2. Lone says:

    « Nous virevoltons dans les virages telles des fusées » J’adore ! Défi check !

    Prochaine étape : no-el Bolson ! <3

  3. Lone says:

    NB : chouette la première photo 😉

  4. Lone says:

    Et je voudrais savoir le nom des deux espèces d’oiseaux qui sont partout en Patagonie.

    La crasse va si bien à Marion ! 🙂 A quand les dreads ?

    • marion says:

      Les espèces d’oiseaux que l’on a énormément croisées en Patagonie sont l’Ibis à face noir, dit aussi Ibis des Andes, le vanneau téro et le caracara chimango. Nous avons aussi apercu le caracara huppé. Les légendes ont été ajoutées 😉

  5. Marie-Pierre says:

    Que d’aventures. Vous êtes bien courageuses!!

  6. Gérard says:

    Bravo. Virevoltez encore et encore.
    C’est vrai: quels sont ces oiseaux?

  7. charlene says:

    Les noms d’oiseaux sont mis sur les photos correspondantes. Les trois espèces les plus répandues sont l’Ibis à face noir (dit aussi Ibis des Andes), le vanneau téro, ainsi que le caracara chimango! 😉

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