Et nos reportages dans tout ça?

Et nos reportages dans tout ça?

Nous écrivons beaucoup sur notre parcours de manière générale, mais très peu sur les sujets journalistiques que nous traitons. Et pour cause : nous souhaitons en garder un maximum pour le webdocumentaire !

Néanmoins, nous nous sommes dit que vous aviez le droit de savoir ce qu’il en était, tout de même, dans les grandes lignes. Et oui, nous abordons de temps à autre ces investigations au sein de nos articles paraissant dans l’onglet « carnet de route », mais cela n’est peut être pas suffisant.

AU PEROU

La géographie de ce pays, avec les courants marins qui sont très rapidement confrontés aux hautes montagnes, est propice à l’utilisation des attrapes-nuages. Ces panneaux, constitués de filets, sont installés dans les hauteurs des montagnes où la brume est omniprésente. Avec le vent, cette brume se met dans les filets, c’est alors que la récolte des milliards de gouttes commence.

Comme nous l’avions prévu, nous avons réalisé deux reportages, dans des lieux différents, sur les communautés utilisant ces attrapes-nuages.

Le premier reportage a été réalisé dans la banlieue de Lima, en compagnie d’Abel Cruz Gutierrez, directeur de l’association « Peruanos sin Agua ». Les fameux panneaux ont été installés au-dessus d’une favela, non loin d’une petite communauté bénéficiant de cette ressource. Les attrapes-nuages en question ont été sponsorisés par diverses entreprises… pas toujours très étiques au niveau du respect de l’environnement. Néanmoins, ce sont grâce à ces financements que les réservoirs d’eau se remplissent… et que les habitants peuvent utiliser l’eau récoltée pour leur potager durant la saison sèche, mais aussi pour se laver, etc.

IMG_3826

Notre second reportage s’est déroulé dans un petit village, nommé Atiquipa, bien plus au sud du Pérou. Pour y parvenir, il faut traverser un grand désert, et monter peu à peu dans les montagnes pour découvrir un tout autre environnement : verdoyant et très très humide ! Le contraste avec les paysages arides est impressionnant. Bien évidemment, nous grimpons là aussi jusqu’au attrapes-nuages. Ils ont été placés et sont suivis par l’Université San Augustin située à Arequipa. En effet, c’est un grand projet, mené conjointement avec plusieurs instituts, notamment avec l’Institut pour la recherche et le développement français (IRD). L’objectif est double : apporter à long terme une source d’eau permanente aux habitants du village afin qu’ils augmentent leurs revenus provenant de l’agriculture ; mais aussi reforester ce lieu unique (cette brume a donné naissance à ce qu’on appelle les Ilomas : une végétation typique et menacée jusqu’alors). Nous avons donc interviewé les professeurs en charge de ce projet à Arequipa, mais aussi la population concernée à Atiquipa, ainsi que les étudiants se relayant pour prendre en note les évolutions. Ici, aucune subvention privée n’est acceptée ; l’indépendance est de mise. Nous avons aussi interviewé en amont, Alain Gioda, chercheur à l’IRD qui a travaillé sur ce projet.

IMG_4754

Une fois arrivées au sud du Pérou, à Puno, nous avons réalisé une partie de notre reportage sur la contamination du lac Titicaca. Nous avons rencontré les membres d’une association œuvrant activement à sa préservation. La marge de manœuvre de celle-ci étant mince (au niveau politique, nous expliquerons pourquoi ultérieurement), nous nous sommes concentrées sur les actions menées pour sensibiliser les plus jeunes à la contamination de cet incroyable lac. Nous avons suivi une action auprès d’élèves pour les conscientiser sur cette problématique. Nous avons aussi été rencontrer les autorités en charge de la surveillance de l’état de ce lac, la PELT.

EN BOLIVIE

IMG_5966

Comme prévu, nous nous sommes rendues à Cochabamba. Les habitants de cette ville, pour rappel, ont fait la « guerre de l’eau » en 2002. Nous voulions savoir quelle était la situation aujourd’hui… et nous avons eu des réponses à nos questions car beaucoup de ces habitants se réunissent encore sur la place principale ! Il est vrai que depuis 2002, le service de distribution de l’eau est redevenu public, ce qui n’est pas rien. Mais nous avons pu voir que cela ne fait pas tout non plus… Nous avons interviewé plusieurs participants à cette guerre de l’eau, dix ans plus tard, afin de faire un état des lieux.

EN ARGENTINE

Nous l’avons annoncé il y a peu sur notre page facebook, un autre sujet s’est présenté à nous dans la ville El Bolson. Les membres d’une communauté, des « vecinos autoconvocados » (littéralement : voisins auto-convoqués), se mobilisent depuis quelques temps pour protéger un lieu menacé par des constructions immobilières. Il se trouve que cet endroit en question est très important : la végétation y est tellement dense qu’elle agit comme une éponge. Cette configuration permet tout d’abord le maintien d’une biodiversité en zone humide hors paire, et de ce fait elle assure également un accès à l’eau (potable qui plus est) à toute la communauté lors de la période sèche. L’objectif de cette communauté est d’interdire, par le biais d’une loi, toute autre construction. Nous avons donc été interviewer plusieurs membres, dont un avocat et une jeune femme réalisant un documentaire sur cette problématique.

IMG_8420

Actuellement, nous nous trouvons à Esquel, une petite ville dans la province du Chubut. Cette province est connue entre autres pour ses ressources minérales. Par conséquent, elle est aussi célèbre pour son grand nombre de mines. En 2003, suite à de nombreuses mobilisations, les « vecinos auto-convocados » d’Esquel se sont prononcés par la voie d’un référendum pour dire « No a la mina ». Ils ont obtenu l’interdiction totale des mines à ciel ouvert ainsi que l’utilisation du cyanure. Aujourd’hui, ces citoyens mènent un nouveau combat : une nouvelle loi au sujet des mines est passée ce 25 novembre 2014, en conseil législatif des députés. Elle promeut l’exploitation minière dans la région, tout en assurant la possibilité de consultations populaires. Mais ce n’est pas tout… il semblerait que certains députés ayant voté cette loi soient fortement soupçonnés de conflits d’intérêts.

Les vecinos d’Esquel, conjointement avec les vecinos de la province entière, attendaient tout autre chose de cette session. En effet, ils présentaient un projet de loi visant à interdire toute activité minière dans la province du Chubut. Sauf que ce texte a été vidé de sa subtance…et les vecinos ne comptent pas en rester là. C’est pourquoi ils sont retournés battre le pavé, non seulement à Esquel, mais dans toute la région. Ils refusent l’utilisation de substances nocives (le cyanure n’est pas le seul, il y a aussi le mercure, l’arsenic, et bien d’autres). Les cours d’eau sont déjà très pollués et amoindris, les mines étant de grosses consommatrices d’eau. Les interviews et reportages vont donc bon train, comme vous pouvez l’imaginer!

La suite en Asie…

 

One Response to Et nos reportages dans tout ça?

  1. Gérard says:

    AH, je me demandais. Je suis bien content que vous réalisiez votre objectif. Vraiment.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *