Après le fameux périple à vélo, nous avons retrouvé notre moyen de transport préféré (le bus) pour rejoindre la ville de Bariloche, située un peu plus au sud. Celle-ci n’est pas hyper jolie, contrairement à ce que nous espérions, mais heureusement, les environs sont superbes. Bariloche est située sur le bord du lac Nahuel Huapi, fort de ses 530km2 et 464m de profondeur. Un peu plus loin, d’autres lacs et lagunes entrecoupent des forêts verdoyantes. Évidemment, un tel cadre a permis au tourisme de s’étoffer, un peu trop et n’importe comment parfois… Les petits chalets en bois laissent place de temps à autres à de grands bâtiments en béton, sans charme. Les prix sont élevés et la qualité des hébergements n’est pas toujours au rendez-vous.
Bariloche, c’est aussi la capitale argentine du chocolat ! Nous sommes ravis (surtout Jo et Charlène) ! D’autant plus que Noël approche : nous en profitons pour acheter une belle boîte pour le réveillon et quelques chocolats pour la soirée afin de vérifier si cette ville mérite le titre de « capitale du chocolat » ; nous sommes journalistes jusqu’au bout !
Bien sûr, nous décidons dès le premier jour d’aller découvrir les environs. Au programme : le cerro Campanario et son mirador. Le réceptionniste de l’hostel nous dit que le stop aujourd’hui marchera très bien : il y a une grève des transports publics et tout le monde le sait. Et c’est vrai que ça commence plutôt bien, nous attendons à peine cinq minutes qu’une voiture s’arrête. Le conducteur, très sympathique par ailleurs, nous laisse directement à bon port.
Nous commençons doucement mais sûrement notre balade et franchement, c’est très raide ! Nous sommes contents que la végétation ici soit luxuriante et que les passages à l’ombre soient nombreux! Le conducteur nous avait dit que ça nous prendrait l’après-midi, mais en une petite demi-heure, nous sommes en haut (du coup, on se demande si on a bien compris ce qu’il nous disait). Nous sommes contents de ne pas avoir payé 100 pesos chacun pour profiter du petit téléphérique installé.
Arrivés en haut, les différentes terrasses panoramiques nous offrent une vue incroyable. Partout, des lacs bleus et verts à perte de vue… Nous faisons le tour, subjugués. Le panorama est parfait pour casser la croûte et pour faire une petite vidéo.
Après ces instants contemplatifs, nous redescendons pour reprendre le stop. De nouveau, nous n’attendons quasiment pas. Notre nouveau conducteur peut nous amener jusqu’à l’embranchement de la route qui va au lac. Une fois remercié, nous reprenons position sur le bord de la chaussée. Là aussi, ça va plutôt vite. Une jeune femme s’arrête et nous dépose directement devant le lac, juste en face d’une plage aux eaux transparentes. Elle nous conseille par ailleurs de marcher jusqu’aux cascades, en nous montrant la direction. Parfait ! Nous prenons donc la route qui longe le lac et qui amène jusqu’au camping. Le lac est magnifique et nous avons chaud… Nous n’avons qu’une envie, plonger dedans !
Nous repérons une petite plage et sommes tout heureux de pouvoir nous y poser quelques instants. Marion avance jusqu’à avoir de l’eau aux genoux, puis aux fesses… le tout en collants ! Histoire de faire sécher tout ça, nous décidons d’aller jusqu’à la fameuse cascade ; la balade est vraiment jolie si l’on oublie les taons qui, par dizaine, essaient de nous piquer ! Après cela, nous nous motivons pour faire la petite heure de marche qui nous sépare du mirador…pour la deuxième fois de la journée nous nous attaquons à une pente sacrément raide, mais fort heureusement, assez courte. Lorsque nous arrivons au mirador, nous ne sommes pas déçus, la vue est superbe (encore une fois). Pourtant, nous ne traînons pas trop car les taons ne cessent de nous harceler. C’est toujours en stop que nous rejoignons notre hostel.
Le lendemain, nous prenons un bus pour El Bolson… une ville que nous attendons depuis un moment. Réputée pour ses communautés de hippies dans les années 80, mais surtout pour avoir interdit OGM et compagnie sur son territoire, cette petite ville nichée entre deux chaînes de montagnes est plus que paisible. Nous prévoyons de passer Noël ici et de louer, pour l’occasion, une « cabana ». Dans ce petit appart avec terrasse et jardin, nous allons enfin pouvoir nous sentir comme à la maison (et pouvoir cuisiner convenablement comme aime le répéter Marion). En attendant, c’est au camping « Refugio Patagonico » que nous posons nos sacs et nos tentes. Et comme tant attendu, nous passerons deux jours à ne rien faire ! Après avoir pas mal bourlingué ces dernières semaines, ces moments de pause font du bien.
Nos heures de sommeil rattrapées, nous décidons d’aller nous balader aux bords du lago Puelo ; malheureusement, le vent nous gâche un peu l’après-midi… Mais histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes, nous montons jusqu’au mirador. La vue, une fois en haut, nous permet de voir les montagnes chiliennes qui ne se trouvent qu’à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau. Notre activité de la journée accomplie, nous repartons en bus à El Bolson. Le programme du lendemain est tout trouvé : la feria artisanale. Charlène est aux anges car ce sont plus de 300 artisans qui viennent s’installer sur la place principale. Durant 4 heures, nous arpenterons de long en large et en travers cette place. Bijoux, bracelets, bières artisanales, tartes maisons, et noix de la région… On dépense un peu nos derniers sous avant Noël ! L’après-midi, nous avons rendez-vous avec Sharon pour filmer interviews et images pour notre projet journalistique (on en parle ici). De biens jolies rencontres et le sentiment que ces argentins sont très bien organisés pour faire bouger les choses.
Le 23 décembre, nous partons à midi pour rejoindre le refuge Piltriquitron à 11kms d’El Bolson. Autant vous dire tout de suite que nous n’avions pas trop évalué les distances et que la première partie de la balade est franchement chiante avec sa route forestière bien poussiéreuse. Heureusement pour nous, une famille en voiture s’arrête et nous fait de la place pour nous emmener jusqu’au mirador bien sûr ! De là, nous marchons une quarantaine de minutes pour rejoindre le « Bosque tallado », un espace dédié à la sculpture. En effet, à la suite d’un incendie, des hectares de forêts ont brûlé et sont restés tels quels. Des sculpteurs sur bois ont eu la très belle idée de transformer les arbres touchés par l’incendie. Aujourd’hui, c’est plus de soixante-dix sculptures que l’on peut observer dans ce « musée » en plein air. Le tour du parc fait, nous poursuivons notre ascension jusqu’au refuge. Il fait un froid de canard là-haut, et nous sommes tout heureux de pouvoir nous réfugier à l’intérieur du petit chalet, et de déguster une bonne bière artisanale (on ne se refait pas) ! Nous redescendons jusqu’à El Bolson à pied et nous sommes bien heureux d’arriver au camping !
Le lendemain, jour de réveillon, nous sommes tout excités de prendre possession de notre appartement. Un vrai matelas, une vraie cuisine, un vrai salon, une vraie terrasse rien que pour nous, tout est parfait ! Jusqu’à ce que nous décidions d’aller faire les courses, à 14h, jour de réveillon : sûrement pas la meilleure idée que nous ayons eu. Mais l’idée de manger autre chose qu’une salade ou une soupe ne nous démotive pas. Trois heurs plus tard, nous voilà de retour à l’appartement. Nous profitons des rayons de soleil sur la terrasse en réalisant peu à peu que Noël approche ! À 18h, nous ne tenons plus avec Charlène et commençons à préparer petits toasts et compagnie ; et cette année à la place du traditionnel champagne, ça sera mojitos pour l’apéro ! Quant au menu : steak argentin au barbecue servi avec un risotto aux champignons. Inutile de vous dire qu’on s’est régalés et que nous avons dormi comme des bébés ! Le 25 décembre, nous nous souhaitons évidemment un joyeux Noël, puis nous nous mettons tous sur nos ordinateurs pour des conversations skype avec nos familles respectives. Du coup, nous ne quittons pas l’appartement de la journée, à part pour profiter du ciel bleu et du soleil dans le jardin. Une journée à peine productive donc, mais Noël n’est-il pas fait pour ça après tout ?
C’est à contre-coeur que nous quittons notre bel appartement le 26 décembre. Nous avons rendez-vous avec Fernando, l’un des avocats œuvrant avec les vecinos del Bolson, pour l’interviewer. Puis nous quittons El Bolson (que nous avons adoré) pour Esquel, une ville un peu plus au sud, connue pour ses mobilisations citoyennes contre les mines. Nous y restons un peu plus d’une semaine, le temps de mener à bien le reportage (tout est expliqué ici).
Nous n’avons du coup plus vraiment le temps de descendre davantage au sud… Nous décidons donc de rejoindre Puerto Madryn, sur la côte Atlantique. Le paysage change du tout au tout, ça nous fait tout drôle!
Non loin se trouve Rawson, la capitale de la province del Chubut. Nous espérons y interviewer les membres du gouvernement, notamment ceux en charge du ministère de l’environnement et de l’institut de l’eau.
Nous ferons ensuite notre dernier trajet : direction Buenos Aires! Le grand départ vers l’Asie se rapproche!
Toutes les photos, en attendant, sont ici!
Merci les journalistes chocolatées.