De Ban Lung à Kratie

De Ban Lung à Kratie

Après avoir traversé la frontière, nous voilà arrivées à Stung Streng. Cette ville n’est rien d’autre qu’une étape pour aller au Laos ou dans la province du Ratanakiri, au Cambodge (comme nous). Nous avions prévu de prendre directement un bus pour Ban Lung, afin de ne pas perdre de temps. Malheureusement, nous nous apercevons très vite qu’il ne nous reste plus que quatre dollars en poche ; trop peu pour prendre le mini van. Du coup, nous sommes coincées dans cette ville pour la nuit. Il n’y a absolument rien à faire dans ce patelin sans charme. Nous posons nos sacs dans une guesthouse et allons directement retirer des dollars (tout se paie en dollars US ici), afin d’acheter au plus vite nos billets pour demain.

Puisque nous avons le temps, nous allons nous balader un peu dans le centre ville. Un grand marché est installé dans l’une des rues. Sur les trottoirs, nous pouvons voir (et sentir) : poissons, coquillages de rivière, légumes, viande séchée, fruits de toutes sortes… Nous longeons ensuite le bord de la rivière, Marion ose manger des nouilles douteuses puis nous retournons à la guesthouse, non sans s’arrêter au marché acheter des mangues et des ramboutans. Preuve de notre ennui, nous nous résignons à regarder un film dans notre chambre.

Le lendemain, c’est parti pour Ban Lung. Cette ville est située dans la province assez reculée du Ratanakiri, connue pour son éco-tourisme et ses nombreux treks dans la jungle. Trois heures plus tard, nous arrivons dans une guesthouse pas géniale, mais franchement pas chère. Nous sommes un peu à l’écart de la ville, ce qui n’est pas si mal puisque le centre est très poussiéreux et bruyant. Nous traînons un peu et il est déjà l’heure de manger. Nous longeons le lac, à cinq minutes à pied d’où nous sommes, et trouvons un chouette petit restau pas trop cher. À 14h, nous louons des vélos pour aller au fameux Yak Loum. C’est un immense lac d’eau claire, formé au sein d’un cratère volcanique vieux de plus de 700 000 ans.

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Après une bonne suée sur notre vélo tout pourri, nous payons le droit d’entrée. Arrivées devant le lac, c’est impressionnant. Ce dernier forme un cercle quasi parfait de 750 mètres de diamètre. Nous sommes bien étonnées qu’aucun complexe hôtelier ne soit encore implanté ici. Nous avons la réponse quelques minutes plus tard : le lac est considéré comme sacré par plusieurs tribus montagnardes de la région. La gestion de ce lac et ses environs est d’ailleurs attribuée à l’une des tribus. Par ailleurs, 5 000 hectares entourant le lac ont été classées en zone protégée en 1995. Pourvu que ça dure ! Après avoir pris quelques clichés, nous ne résistons pas à plonger dans cette eau fraîche, profonde de 48 mètres. Nous suivons ensuite le sentier faisant le tour du lac. Sur le retour, nous observons quelques cambodgiens jouer à un sport étrange. Tous en rond, ils s’amusent à se faire des passes de manière acrobatique, non pas avec un ballon de foot, mais avec une bouteille en plastique, transformée en un volant de badminton. Nous sommes épatées par leur agilité et restons un bon moment à les regarder.

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De retour à la guesthouse, nous abandonnons nos vélos et retournons boire un verre là où nous avions mangé le midi. Nous y croisons un couple de français que nous avions vu au lac. Ce monsieur est franco-cambodgien et sa femme est française. Grâce à lui, nous avons eu quelques clés supplémentaires pour comprendre l’atrocité du régime des Khmers rouges. Malgré les années, il a encore beaucoup de mal à parler de ces événements, au cours desquels il a perdu plusieurs membres de sa famille. Nous les quittons heureusement sur une note un peu plus joyeuse et leur souhaitons de bonnes vacances. Après avoir mangé une petite soupe de nouilles, nous rejoignons la guesthouse et décidons de partir dès le lendemain pour Kratie. En effet, comme nous sommes un peu juste niveau budget, nous ne souhaitons pas faire de trek ici. Et mis à part le lac, il n’y a pas grand chose à faire. Malgré l’heure tardive, il n’y a aucun problème pour réserver notre trajet.

À 8h le lendemain, nous voila parties ! Plus de six heures dans un mini van de 15 places… Mais dans lequel nous sommes en fait 25 ! La proximité avec les locaux est garantie ! Enfin arrivées à Kratie, sacs sur le dos, nous cherchons une guesthouse. Il est déjà presque 15h et tout est plein. En fait, la ville organise pour la première fois le festival de la rivière afin de promouvoir l’écologie et l’écotourisme (dont la promotion est quasi inexistante, soit dit en passant…). Après deux heures, nous trouvons une « chambre » à dix dollars. Celle-ci est tout simplement un espace vide entre quatre planches, sans lit, mais avec un ventilateur. Heureusement, nous avons nos matelas avec nous, nos sacs à viande, et la moustiquaire ! Cela reste, cela dit, extrêmement cher…

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Nous sommes un peu dépitées et avons presque envie de repartir tout de suite. Néanmoins, nous décidons de laisser sa chance à Kratie et à son festival. Nous sortons alors faire un petit tour, mais toutes les rues sont à moitié bloquées par les flics. Pourquoi ? Tout simplement pour laisser place aux membres du gouvernement et leur escorte, venus pour y faire un discours. Nous passons notre chemin et jetons un œil à la « foire agricole », qui vend aussi bien des tracteurs que des abonnements téléphoniques, des shampoings révolutionnaires, des boissons énergisantes… Nous rebroussons chemin jusqu’au marché, où nous prenons un poisson grillé et des travers de porc. Nous allons les manger sur le bord du fleuve, c’est délicieux ! Nous allons aussi faire un petit tour aux concerts, où nous ne pouvions nous rendre auparavant à cause de la sécurité gouvernementale. À 22h, nous rejoignons notre « chambre » et nous endormons assez vite, malgré une chaleur étouffante.

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Le jour suivant, Charlène ne se sent pas très bien (le poisson?). Nous décidons donc de rester une journée de plus pour nous reposer. Marion tient à prospecter les guesthouses aux alentours et trouve une chambre à quinze dollars tout à fait correcte (bon en même temps, elle peut…). Ni une ni deux, nous plions bagages et traversons deux rues avant de poser nos affaires dans notre confortable chambre. Tandis que Charlène se rendort instantanément, Marion achète quelques fruits au marché et se délecte d’un bol de muesli. Nous passons tout le reste de la journée dans notre chambre à lire et à nous reposer. En fin d’après-midi, alors que Charlène se sent mieux et que la chaleur est retombée, nous sortons un peu. C’est le dernier jour de festival et ça se sent, l’ambiance est plus calme. Nous nous baladons sur les bords de la rivière et c’est là que nous tombons sur une sorte de soirée hard-techno dans la cour intérieure d’un temple. Voir un mur de son au sein d’un temple, c’est un peu contradictoire ! De jeunes cambodgiens se trémoussent devant les grosses enceintes, alors que les moines les regardent depuis leurs bancs. C’est une situation surréaliste qui a le mérite de nous faire sourire. Nous faisons un détour par le marché pour manger une dernière fois quelques petits travers de porcs et au dodo.

Le lendemain, nous nous rendons à Kompong Cham, toujours plus au sud. Sur les conseils d’une famille que nous avons rencontrée, nous nous rendrons sur l’île en face de la ville, où il parait que l’on peut dormir dans des hamacs et où l’atmosphère est paisible.

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