D’Arequipa à Atequipa: la panaméricaine et un autre reportage!

D’Arequipa à Atequipa: la panaméricaine et un autre reportage!

 

Nous avons quitté Nazca pour nous retrouver à Arequipa, plus au sud. En tout, le trajet a duré un peu plus de 8h. Finalement, ça se fait bien, nous finissons par nous habituer à l’absence de TGV, ultra rapide en comparaison.

Nous logeons dans une auberge de jeunesse bien sympathique et pas chère pour la prestation offerte. Il y a un jardin avec plusieurs hamacs, mais aussi un baby-foot, un billard, une cuisine accessible à tous (nous pouvons enfin faire nos propres repas, et c’est un vrai plaisir d’acheter des avocats aussi gros que des melons, et succulents de surcroît). Bref, nous sommes plutôt pas mal ici, et dormir dans un dortoir de 6 personnes n’est pas si incommodant que ça (tant qu’il n’y a pas de gros ronfleurs dans les parages).

La ville est magnifique, les bâtiments sont construits avec des pierres volcaniques typiques de la région. La cathédrale est sublime et surplombe la place principale. Nous sommes entourés de montagnes gigantesques, avoisinant les 6 000 mètres d’altitude. D’ailleurs, Arequipa est située à 2 335 mètres. C’est étrange car nous n’en avons pas du tout l’impression.

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Dès notre première journée, nous sommes allés rencontrer les différents professeurs de l’université San Augustin travaillant sur le projet des « atrapanieblas » à Atiquipa. Nous prévoyons de nous y rendre avec Lucho le lendemain matin. Petit bémol : nous n’avions pas bien estimé la distance entre Arequipa et cette derniere. En fait, elle se trouve à 2h de bus de Nazca… ce qui signifie que nous allons exactement faire la route inverse et nous retaper inutilement les 7h de trajet… Ça nous apprendra à mieux cerner la géographie du pays.

Le lendemain matin à 7h, Lucho vient nous chercher en 4×4 (loin d’être inutile). Nous revoici donc sur la Panaméricaine. L’avantage, c’est que nous n’avions pas pu profiter du paysage à l’aller, comme nous avions fait une partie du voyage de nuit. On se console comme on peut… Nous traversons la mine à ciel ouvert la plus grande du Pérou. Le paysage est malheureusement dévasté par les tractopelles. Ensuite, de nouveau, nous admirons des montagnes teintées de jaune, rouge, ocre, gris, bleu parfois, entourées d’un désert (l’un des plus arides du monde). Lucho s’arrête, sans couper son moteur :la voiture a un problème de batterie que Charlène ne comprend que trop bien. Il nous amène non loin près d’une dune et nous explique les mouvements du vent qui la forment (spécialiste qu’il est). Ensuite, nous faisons une petite pause dans une fromagerie pour nous restaurer un peu.

Très vite (euphémisme quand tu nous tiens), nous logeons l’océan Pacifique et ses impressionnantes vagues (les tempêtes en Bretagne sont de la gnognotte à côté). Lucho prend de nouveau le temps de faire un arrêt pour nous faire observer aux jumelles les otaries qui jouent dans les remous de l’océan. Nous reprenons la route et faisons un dernier arrêt au bord de la Panaméricaine. Lorsqu’elle a été créée en 1940, les ouvriers ont découvert en creusant un énième cimetière Inca. Les ossements ont été mis en vrac dans le sable. C’est fou à quel point la sécheresse permet la conservation de ces restes humains. Nous pouvons aussi voir des vêtements de l’époque qui s’effilochent.

Enfin, nous arrivons au petit village où se trouvent les Lomas les plus grandes du Pérou. C’est un écosystème particulier sans réelle traduction en français, situé à environ 1 000 mètres d’altitude. La proximité de l’océan et ses vents froids rencontrent les courants chauds du désert, ce qui crée des nuages gorgés d’eau qui s’évaporent instantanément, formant un brouillard : la neblina. Alors que le désert n’est franchement pas loin, ici, tout est vert, c’est incroyable. Les « atrapanieblas » permettent de récolter ces minuscules gouttes grâce à la force du vent qui les piège dans les filets. Nous rencontrons quelques villageois, et puis Lucho tente de nous amener le plus haut possible avec sa voiture. Le chemin n’est pas vraiment praticable et nous devons poursuivre à pied, accompagnés de deux autres chercheurs.

Nous n’avons pas eu le temps de déjeuner mais c’est maintenant ou jamais, alors nous acceptons de débuter l’ascension. Ce fut un bon entraînement pour les treks à venir… Marion maudit déjà Charlène (mais elle n’y peut rien !), ça grimpe dur et surtout le terrain est très glissant et plus qu’humide. Nous sommes trempés rapidement malgré l’équipement adéquat. Il y a même des petites algues sur le « chemin ». Les deux jeunes chercheurs nous tracent très vite, et nous ne pouvons pas ralentir car avec le brouillard, nous les perdons vite de vue. Il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre. Nous prenons sur nous, Marion déclare qu’elle va mourir d’une crise cardiaque…bref, nous avons pas mal râlé quand même (« pourquoi font-ils leurs atrapanieblas si haut?!). De temps à autre, nous voyons les perdrix s’envoler à notre passage. Finalement, nous arrivons au sommet sains et saufs (sans blague!), et c’est pour nous prendre un vent d’une forte intensité et frigorifiant dans la face. C’est le jour et la nuit entre les deux versants. Nous essayons quand même de prendre le temps pour nos images, mais ce n’est pas évident. Nous réalisons toutes tremblantes une interview de notre chercheur-accompagnateur, nous ajoutons à cela plusieurs plans, et hop, vite, redescendons! Jo n’avait pas prévu de telles conditions et il est complètement transi de froid (pire que nous) dans sa petite veste en jean.

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Nous prenons un autre passage pour rejoindre le village. Il y a beaucoup d’arbres, de buissons et de fleurs. Plein d’espèces (animales et végétales) sont tout à fait endémiques de ce lieu, désormais protégé. Le projet de l’université, en lien avec d’autres instituts, aident les villageois à préserver cet endroit unique au monde et à profiter de l’eau de la « neblina ».

Nous dormons ce soir-là dans le petit hôtel du village. C’était un peu imprévu et nous n’avons aucun rechange. Nous restons donc trempés jusqu’aux os et dans un état absolument immonde, les cheveux hirsutes. Heureusement, la cordialité des habitants ainsi que notre bière favorite nous le fait un peu oublier. Un des papis du village nous présente le renard qu’il a recueilli alors qu’il était abandonné par sa maman : Charlène est de nouveau aux anges, entre ce « zorro », les chiens et les divers animaux autour. Nous mangeons un repas digne de ce nom (le premier de la journée, à 21h!). Après une interview supplémentaire, nous partons nous coucher et nous nous endormons instantanément. Ça sera la meilleure nuit depuis le début de notre voyage, aucun bruit alentour.

Nous reprenons le bus le lendemain matin, pour plus de 8h. Au programme les jours suivants : visite plus approfondie de la ville, et puis trek de deux jours dans le canyon del Colca!

Pour voir toutes nos photos, c’est par ici:

https://www.flickr.com/photos/128043923@N02/sets/72157648142012762/

 

 

 

One Response to D’Arequipa à Atequipa: la panaméricaine et un autre reportage!

  1. Gérard says:

    On se sent vraiment voyager avec vous.

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