Puno, les îles d’Uros et Sillustani

Puno, les îles d’Uros et Sillustani

Après quelques petites heures de bus (nous avons compté un total de 60 heures depuis notre arrivée au Pérou), nous voici à Puno. Cette ville se trouve au bord du lac Titicaca, du côté péruvien. Il s’agit du plus haut lac navigable au monde. Situé à plus de 3 800 mètres d’altitude, il ne fait pas moins de 8 560 km2 !

Arrivés vers 16h, nous n’avons pas fait grand chose, hormis nous battre avec la connexion internet pour publier notre dernier texte et nos photos (ce n’est pas toujours évident et il paraît qu’en Bolivie, ça sera pire). Après un bon dîner et la découverte de quelques bars locaux, nous avons rejoint nos nouveaux lits pour de nouveau mettre un réveil le lendemain (qui a dit que les voyages étaient reposants!)… Heureusement, nous ne sommes aucunement malades avec l’altitude, même s’il est vrai que notre souffle se fait bien court à la moindre petite montée.

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Le lendemain, nous partons d’emblée à la découverte des îles les plus touristiques du coin… mais aussi les plus étonnantes puisqu’il s’agit des seules îles artificielles du côté péruvien. Las islas de los Uros, au nombre de 87, regroupent plus de 270 familles au centre de la baie de Puno. Les habitations et les îles elles-mêmes sont fabriquées à l’aide de roseaux qui poussent au fond du lac. C’est vraiment impressionnant de voir ces communautés installées sur des logis flottants. Les parties végétales situées au fond viennent irrémédiablement à pourrir et sont remplacées peu à peu par les parties supérieures. C’est un éternel entretien, les couches de roseaux étant sans cesse renouvelées.

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Dès le début, nous avons pu constater la pollution et la contamination des eaux dans la baie de Puno. Les lentilles vertes sont belles et bien présentes. Le capitaine du bateau nous amenant aux îles nous a d’ailleurs expliqué qu’il n’y avait plus de poisson ici. Les pêcheurs sont alors contraints de se rendre toujours plus loin. Le peuple Uros en paie directement les frais même s’il est vrai qu’ils contaminent eux aussi le lac bien que la plupart des déchets soient collectés via bateau). Ils n’ont pas d’autres choix que de boire l’eau du lac. Ils y ajoutent des pastilles micropur (qui tuent microbes et virus). Néanmoins, les pastilles n’enlèvent en rien les autres résidus nocifs. De fil en aiguille, nous discutons avec un professeur d’école qui connaît très bien le lac Titicaca et les problèmes de pollution que ce dernier subit. Nous en profitons donc pour réaliser une petite interview. Allier l’utile à l’agréable, c’est tout nous !

Au-delà de ça, ces communautés sont incroyablement bien organisées. Les habitants ont globalement l’électricité grâce à la présence de panneaux solaires. Nous avons même vu une télé dans l’une de leur maison. Mieux encore, ils ont un centre de santé, mais aussi des écoles et des petites épiceries. Ils vivent en grande partie de la pêche et du tourisme. Ils ont clairement la maîtrise de la navigation dans la peau. Nous avons pu voir une petite d’à peine 5 ans aller chercher seule son père à bord de sa bicoque et personne n’en était choqué ! Leurs embarcations traditionnelles sont tout autant incroyables (ils les appellent leurs « Mercedes Benz ») ! Elles sont aussi construites à l’aide des roseaux tressés. Ils se dirigent grâce à des rames et, aussi bizarre que cela puisse paraître, via un bateau à moteur qui se met à l’arrière pour pousser l’embarcation principale. Pour le coup, nous étions vraiment dans un autre monde !

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De retour au port, nous décidons de manger dans une petite gargote. Nous testons la spécialité de la ville : la truite panée, délicieux ! Après cela, nous partons découvrir un lieu sacré pré-Inca : Sillustani. Nous pouvons y voir des tours funéraires, appelées « chullpas », réalisées par les civilisations Aymaras et Pokaras. Elles sont, comme la plupart des sites archéologiques de ce pays, incroyablement préservées.

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Chaque tour a une petite porte, ouverte à l’est, du côté du lever du soleil. L’idée était de pouvoir apporter des offrandes mais aussi à manger et à boire aux défunts pour qu’ils puissent festoyer avec les dieux. Néanmoins, cet endroit n’est pas qu’un cimetière. C’est un lieu hautement sacré. Petite parenthèse : alors que notre cher guide n’arrête pas de nous rappeler que ce lieu et ces pierres étaient sacrés, Charlène s’assoit sur lesdites pierres…gros moment de solitude pour elle, et gros fou rire pour nous ! La Terre Mère (vénérée par un bon nombre de civilisations en Amérique Latine) avait une place centrale, tout comme la montagne, l’eau, les étoiles, les animaux (particulièrement le puma et le condor). Le cadre est magnifique, au loin nous voyons se dessiner les montagnes, telles de petits accents circonflexes..Bref, de nouveau, un bel endroit plein de magie et de mysticisme.

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Ensuite, nous nous rendons chez une famille paysanne. Enrichissant mais dérangeant aussi… Les touristes descendent du car pour quelques minutes, engloutissent les mets (délicieux) préparés par nos hôtes d’un instant : galettes de quinoa, fromage de vache, plusieurs variétés de pomme de terre,… Les habitants nous montrent aussi comment ils tissent leurs tapis et vêtements, et comment ils moulent le quinoa en farine…

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Ensuite, nous laissons quelques pièces et nous revoilà partis en direction du car, en écartant sommairement les enfants qui mendient quelques centimes supplémentaires. Bien trop organisé, loin d’être naturel et « humaniste ». Le partage semble bien superficiel. Nous nous redirigeons vers Puno avec un brin d’amertume, nous disant entre autres qu’il n’y a rien de mieux pour encourager les enfants à mendier… Nous nous promettons désormais d’avoir crayons et carnets à offrir au lieu de donner lâchement de l’argent en s’éloignant.

 

Pour voir les autres photos, c’est sur notre compte flickr, ici!

 

4 Responses to Puno, les îles d’Uros et Sillustani

  1. Lone says:

    J’aurais adoré les iles ! Et aussi cette sacrée Charlène s’asseyant avec nonchalance sur les pierres de culte…

    Défi N° 6 : ✓ (et c’était pas si simple)

    Contente aussi pour le soleil <3 <3

  2. fabienne says:

    sur le reportage, on avait vu effectivement que tout était très bien organisé. Par contre, pour aller à l’école, on voyait la gamine de 11 ans partir avec celle de 8 ans et le petit de 5 ans, tous seuls sur une barque, et elle disait que c’était très difficile car loin pour ramer et que quand il y avait beaucoup de vents, parfois, elle mettait plus d’une heure à ramer pour revenir chez elle afin de ne pas se laisser entrainer par les courants ! dire que nos chères têtes blondes demandent à être déposés devant leur école pour ne pas marcher 200 mètres !!! mais vos photos sont splendides et donnent envie ! et bravo à Charlène pour s’asseoir sur des pierres sacrées !!! on pourra dire maintenant « sacré charlène !!

  3. Gérard says:

    On m’a dit qu’au fond du lac, il y avait des grenouilles plus grosses que des dindons. C’est vrai?

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