Dernière étape au Pérou: les îles Amantani et Taquile

Dernière étape au Pérou: les îles Amantani et Taquile

Depuis Puno, nous décidons d’aller arpenter les îles Amantani et Taquile. En effet, c’est le week-end, ce qui signifie que personne n’est disponible pour débuter les interviews. Nous partons donc un beau matin vers le port, tous confiants, afin de trouver un bateau pour nous amener à la première île. Sauf que nous n’avons rien vérifié au préalable, et nous arrivons peu après l’unique départ de la journée… Nous restons malgré tout optimistes et cherchons comment nous y rendre d’une autre manière. Après un bon moment, où nous tentons de négocier avec chaque péruvien qui nous assure que tout est possible mais qui disparaît ensuite, nous nous penchons sur le plan B. Il s’agit de prendre un « collectivo » (mini bus local) pour rejoindre un autre port, plus proche de l’île de destination. Là, normalement, il y a des bateaux réguliers…

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Nous voici alors partis tenter le tout pour le tout afin d’accéder à l’île Amantani dans la journée. Bonne surprise: nous rencontrons dans le « collectivo » un jeune français installé au Pérou. Il a l’habitude d’aller sur ces îles pour des raisons professionnelles, c’est donc un excellent guide! Par ailleurs, il nous apprend beaucoup sur le pays, ses coutumes et ses vices (surtout liés à la corruption). Nous comprenons de ce fait pourquoi bien des projets essentiels, tels que construire une usine de traitement des eaux, ne voient jamais le jour… Dans chaque commune, c’est le maire qui décide de ce qui se fait ou non, et si ça l’intéresse ou pas: il prend plus de 10% du total des investissements lorsqu’un projet est validé. Ceci explique l’intérêt de refaire certaines routes totalement à neuf alors qu’elles étaient en bon état, plutôt que de valider un investissement plus utile mais peut être moins lucratif… Ce nouvel ami de route nous explique également le fonctionnement des communautés rurales, dont nous seront témoins par la suite. Toute décision est prise suite à de longs pourparlers avec l’ensemble des membres. C’est ainsi que l’installation d’un hôtel, par exemple, peut être approuvée par la commune, mais refusée par la communauté, si elle estime que les traditions ou les intérêts de la communauté vont en pâtir. C’est un réel contre-pouvoir.

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Bref, après de bonnes discussions, nous voici à ce nouveau port. C’est très joli et vraiment différent de Puno: il n’y a aucun bateau tout court! Nous décidons d’attendre… et nous attendrons d’ailleurs bien longtemps (environ 3h). C’est le week-end et il y a du monde, c’est la guerre à chaque fois qu’une barque approche. Pour finir, les barques ne fonctionnent pas toujours… Les gens pensant avoir trouvé une embarcation sont parfois contraints de faire demi-tour. Finalement, nous réussissons à grimper dans une barque avec d’autres locaux, au milieu de nos sacs, de marchandises et même un petit agneau! Jo, sujet au mal de mer, n’en mène alors pas large… Et les autres non plus! C’est l’après-midi, il y a plus de vent sur le lac, et par conséquent, plus de vagues. Dès que la barque prend un peu de vitesse, cela se fait sentir. Du coup, tout le monde se planque sous une bâche. Seule Charlène reste face au vent, étonnée que les péruviens ne se soient pas du tout habitués à ces conditions maritimes. Le vent n’est pas si cinglant (du moins pas autant qu’en Bretagne), mais personne n’a de ciré ici!

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Nous arrivons bel et bien vivants sur l’île Amantani. Durant l’attente à Puno, nous avons trouvé une famille pour nous accueillir pour la nuit. À peine sommes nous descendus de la barque que Francesca, notre hôte, vient s’enquérir de nous. Son bébé sur le dos, elle nous emmène chez elle, nous présente nos chambres et s’en va cuisiner pour que l’on puisse déjeuner. Les conditions de vie sont franchement rudimentaires, mais ils ne semblent manquer de rien. Le père reste à Puno pour gagner de l’argent en rapatriant quelques touristes dans sa demeure. Pendant ce temps, la maman, aidée de ses deux filles âgées de 15 et 17 ans, s’occupe de la maison, de l’éducation de la petite dernière d’1 an et demi, mais aussi des champs, des moutons et de leur élevage de cochons d’inde. Petit aparté: le cochon d’inde est un mets de fête au Pérou, les péruviens en mangent en famille pour les grandes occasions.

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Francesca cuisine à même le sol, fait en terre battue, auprès de son four artisanal. Malgré le manque d’espace et de commodités, elle nous prépare un repas digne de ce nom. Pour débuter, nous avons une très bonne soupe à base de quinoa. Ensuite, nous mangeons différentes sortes de pommes de terre avec quelques légumes (que ce soit au Pérou ou en Bolivie il faut savoir que la pomme de terre est reine et qu’il en existe des dizaines de sortes très différentes). Nous finissons par une excellente tisane (ou thé?), appelé(e) « munia ». Ça ressemble un peu à de la menthe. Cette plante pousse dans la région en haute altitude. Après avoir échangé quelques mots et avoir joué avec la petite dernière – adorable-, nous nous rendons aux différents sites archéologiques (les sites incas Pachamama et Pachatata), situés tout en haut de l’île. De là-haut, nous pouvons observer les sommets enneigés, allant au-delà des 6000 mètres d’altitude, qui bordent cet incroyable lac. Nous assistons à un merveilleux coucher de soleil. Les jeux de couleurs sont splendides, nous sommes comme sous hypnose! Néanmoins, dès que le soleil se couche, nous nous hâtons de retourner chez Francesca. Avec le vent qui se lève, il fait bien froid tout à coup! Nous redescendons vite retrouver la famille qui s’affaire dans la petite cuisine. Nous offrons un carnet et des feutres de couleur à la petite. Elle est bien contente mais la jeune de 17 ans l’est encore plus ! Peu à peu, nous dessinons tous chacun notre tour, nous nous écrivons des petits mots… Ce n’était pas le but mais cet objet est un bon moyen de briser la glace et de communiquer !

Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons un petit déjeuner composé de crêpes et du fameux maté de « munia ». Francesca nous raccompagne jusqu’au port, où nous prenons un bateau pour l’île Taquile. Le vent souffle fort et le lac est un peu agité, au plus grand bonheur de Jo ! Une heure plus tard, nous accostons. Taquile semble être encore plus paisible qu’Amantani, bien que de nombreux touristes y fassent halte. Notre commandant de bord nous annonce que nous avons 3h pour traverser l’île et rejoindre l’autre port. Ayant eu déjà pas mal de mésaventures avec les bateaux, nous ne tentons pas le diable et sommes bien à l’heure pour repartir sur le continent.

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Taquile et ses habitants sont surtout connus pour leur artisanat, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis plusieurs années. Le tissage est l’activité principale des habitants de l’île ; hommes ou femmes, tout le monde tisse ou file la laine, et ce, même en marchant ! 3h plus tard, nous voila sur l’embarcadère, prêts à rentrer à Puno. Il faut compter quasi 3h de bateau, sachant que la puissance de ces derniers n’est pas fameuse. Nous nous installons sur le toit pour profiter de la vue et du soleil, et discutons avec deux suisses qui ont pas mal bourlingué. Ils nous affirment d’ailleurs que le Népal est un pays magnifique et que les treks nous plairont à coup sûr!

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Puis Charlène s’endort sur le toit, pendant que Marion en profite pour prendre un bon coup de soleil sur le nez et les oreilles. Et oui, malgré la crème solaire indice 50, la combinaison altitude + lac est fatale ! Nous arrivons à Puno, heureux mais super fatigués !

Le lendemain, nous enchaînons les interviews. C’est une journée très chargée et très lucrative au niveau des images et des informations. Nous sommes bien satisfaites de notre travail. Dernière soirée au Pérou, demain, direction la Bolivie !

 

Pour visualiser toutes les photos, c’est par ici!

One Response to Dernière étape au Pérou: les îles Amantani et Taquile

  1. Hannah says:

    Quelles photos magnifiques !

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