De Cochabamba à Samaipata: reportages et farniente

De Cochabamba à Samaipata: reportages et farniente

Après notre séjour dans la pampa, notre plan est de repasser brièvement par La Paz afin de retrouver Jo et de prolonger notre visa bolivien (30 jours, ça n’est pas assez!). Au moment où l’on s’apprête à acheter nos billets pour Cochabamba, Marion se fait avaler sa carte bancaire… La machine s’est tout bonnement arrêtée pendant la transaction. Pas de bol, c’est la Toussaint, et les deux prochains jours sont fériés. Nous décidons donc de rester sur la capitale, le temps d’essayer de récupérer ce moyen de paiement… Ça sera chose faite 3 jours plus tard. Nous prenons du retard dans notre planning, mais ce n’est finalement pas si mal. En effet, Charlène, puis Jo et Marion, enchaînent les périodes « turista ». Nos intestins ont un peu de mal avec la nourriture bolivienne apparemment… Nous nous reposons au maximum, puisque nous sommes de toutes façons « coincés ».

Une fois retapés et la carte récupérée, nous prenons le bus pendant plus de dix heures pour aller à Cochabamba. C’est la troisième plus grande ville du pays, et c’est là qu’a eu lieu la « guerre de l’eau » en 2000. Petit coup de bol : nous n’avions pas de contact jusqu’ici pour notre reportage. Or, en faisant des recherches de couchsurfers potentiels, nous sommes tombées sur l’un des précurseurs et participants de cette révolte populaire. Très vite, nous avons rencontré plein de personnes et avons pu faire plusieurs interviews. Et pour cause : les cochabambinos ont pour habitude de se rassembler quotidiennement sur la place principale afin d’échanger sur les thèmes d’actualité et sur l’histoire du pays. Par ailleurs, la guerre de l’eau en 2000 a mobilisé toute la population, riches, pauvres, citadins et paysans. Il n’est donc pas difficile de rencontrer ces acteurs de changement, c’est tout benef’ pour nous !

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Ces prises de contact nous permettent aussi de nouer des liens avec la population locale. Nous sommes rapidement invités à une célébration en l’honneur de Pachamama, la « Terre mère ». Cette fête a lieu chaque premier vendredi du mois, à la maison culturelle « la Tikuna ». Néanmoins, elle est aussi célébrée dans toute la ville. Même les gérants des magasins font cette cérémonie, afin de mettre la chance de leur côté.

Nous buvons de la chicha, alcool fermenté à base de maïs, dans une grande coquille que l’on remplit ensuite pour l’offrir à son voisin. Les premières gouttes du breuvage sont offertes à Pachamama ; elles sont renversées sur le sol. Ensuite, nous formons un cercle autour d’un feu. Deux hommes et deux femmes vont se saisir de la préparation réalisée au préalable pour la mettre sur les braises. Il s’agit d’une feuille blanche symbolisant la paix sur laquelle sont disposés des feuilles, des fleurs, des graines et des minéraux. Chaque élément symbolise quelque chose, entre la pluie, le ciel, les animaux… Ce feu de joie laisse échapper une odeur très agréable. Ensuite, d’autres gouttes de chicha sont versées aux 4 points cardinaux entourant le feu. Pour finir, nous nous prenons tous par les bras, toujours en cercle, pour faire circuler toutes les énergies positives, et puis nous remercions la Terre Mère : « Ayaya Pachamama », à quoi nous répondons de nouveau « Ayaya ».

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Le reste de la soirée est très festive. Les musiciens jouent de la musique traditionnelle en tournant autour du feu, entraînant avec eux le public tout autant enjoué. Évidemment, les coquilles de chicha ne cessent de s’échanger et il est malpoli de refuser. En prime, si on nous dit « salud », on doit tout boire cul sec ! Autant vous dire qu’on a pas mal rigolé… ! Le lendemain matin, frais comme des gardons, nous allons faire l’interview de Ramiro, l’un des principaux acteurs lors de la guerre de l’eau. L’après-midi, nous en profiterons pour nous reposer un peu…de toute façon, la chaleur nous pousse à rester à l’ombre. Le soir, nous décidons de nous offrir un petit plaisir culinaire : restaurant italien. Honnêtement, les boliviens ne sont pas les rois de la bonne bouffe et nous en avons un peu marre du poulet et du riz ! À la fin de notre repas, aux alentours de 23h, nous sommes surpris par les petits bouts, qui, du haut de leur 5 ans, viennent à notre rencontre pour tenter de vendre quelques cigarettes…

Il faut savoir qu’à Cochabamba, tout comme à la Paz et dans la majorité des villes de Bolivie, la pauvreté saute aux yeux. Loin de nous l’idée de faire dans le pathos, mais il faut bien admettre que c’est frappant ; beaucoup de personnes font la manche, des mamies, des mamans avec leurs enfants, et bien d’autres. Les enfants découvrent très tôt l’univers du travail… D’ailleurs, l’âge légal du travail a été abaissé à 12 ans il y a quelques mois, et à 10 ans pour les enfants travaillant pour leur propre compte. Nous pourrions critiquer cette mesure dans l’idée de refuser le travail des enfants, néanmoins, c’est malheureusement un état de fait. Au moins, avec cette légalisation, peut être seront-ils mieux protégés juridiquement.

Nous quittons Cochabamba pour la campagne : Samaipata nous voila. C’est un petit village niché à 2 600m d’altitude dans la province de Santa Cruz. Après 10h de bus sur des pistes, nous descendons du car avec enthousiasme et rejoignons le camping « El Jardin ». Nous retrouvons alors les petits belges que nous avions quitté à Rurrennabaque, dans la jungle. Après avoir planté la tente et s’être aspergés d’anti-moustique, nous savourons une petite bière bien fraîche, puis un hamburger franchement dégueulasse avant de nous mettre au lit.

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Le lendemain, nous nous réveillons à 8h : le soleil tape fort sur nos tentes. Pour le petit-dej’, nous allons directement au marché profiter des produits frais. Aujourd’hui, au programme : les cascades de las Cuevas. On peut s’y baigner et profiter des petites plages. C’est vraiment agréable ! Pour rentrer, nous tentons d’arrêter camions ou pick-up pour faire les 18km de route qui nous séparent de notre camping ! Ici, il n’y a pas de bus ! Pas évident quand nous sommes 9, mais un gentil monsieur en pick-up accepte de tous nous prendre. On se croirait presque dans Pekin express! Nous passons la soirée au camping, autour d’une tortilla et d’une grosse salade.

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Le jour suivant, direction le refuge pour animaux de Samaipata. Laurianne, une française rencontrée au camping, décide de nous suivre. Nous partons donc tous les quatre pour une petite ballade de 2 km en plein cagnard ! Arrivés au refuge, nous sommes accueillis par Cheetah, femelle singe hurleur très affectueuse qui se prend d’amour pour Jonathan ; ce dernier fera donc la quasi totalité de la visite avec elle sur ses épaules (génial avec les coups de soleil) ! Quant à Laurianne, c’est un véritable coup de foudre entre elle et « Kiki », un singe capucin. Néanmoins, tous les singes du refuge ne se baladent pas en liberté ; certains sont dans des immenses cages car ils sont un peu trop agressifs. Charlène a d’ailleurs sauvé la vie d’un petit chiot s’étant aventuré un peu trop près de la cage ! Depuis, on la surnomme Brigitte Bardot ! Nous avons aussi vu des coatis (paraît qu’ils ont aussi tendance à mordre), des grosses tortues, de beaux perroquets, des lamas, un petit bambi, des petits rats, des chatons et des chiots et bien d’autres encore…

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Le lendemain, nous sommes partis de bonne heure, toujours accompagnés de Laurianne, pour aller camper une nuit aux abords d’une grande cascade. Après deux heures de route, à nous enfoncer toujours un peu plus au milieu de nulle part, nous arrivons. Pas de chance, le temps n’est pas très propice à la baignade. Les nuages sont bien présents et la bruine qui tombe ne cesse pas. Nous montons les tentes et puis on s’affaire assez rapidement à faire un stock de bois pour le feu du soir. Charlène installe son hamac au bord de la rivière. Bref, le campement prend forme. Nous passons l’après-midi à jouer aux cartes et la soirée autour du feu.

Nouvelle journée,  mais le soleil n’est toujours pas au rendez-vous. Ca n’empêche ni Charlène ni Laurianne d’aller prendre un bref bain dans la cascade pour y faire leur toilette. Ensuite, on recommence le feu… et on poursuit la farniente, jusqu’à ce que notre conducteur vienne nous chercher. Le soir-même, direction Sucre, la capitale constitutionnelle du pays. Dommage, nous quittons de nouveau la nature pour une ville. Snif!

Comme d’hab, voici les liens pour en voir davantage, ici et !

One Response to De Cochabamba à Samaipata: reportages et farniente

  1. Gérard says:

    Ayaya Pachamama

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